Magazine Cinéma
Je le sentais bien. Le nouveau film de Philippe Lioret est une réussite. Tout ce que j'avais apprécié dans son précédent opus, Mademoiselle, je l'ai retrouvé dans L'équipier. A commencer par Sandrine Bonnaire qui retrouve un rôle de femme simple bouleversée par une passion aussi violente qu'inattendue. L'ile bretonne de L'équipier est très proche du fameux pont de Madison mis en scène par Clint Eastwood. Les amateurs de beaux mélodrames s'y retrouveront sans peine. Lioret a le cinéma classique, l'art de camper une atmosphère, de filmer un regard dérobé, un geste en suspens, quelque chose de l'art de Truffaut et sa sensibilité pour les personnages aux amours sans espoir.
Il a également un certain talent pour évoquer les activités professionnelles viriles façon Hawks. Ses gardiens de phare portent avec eux une façon de vivre et une certaine philosophie du "métier". Ils sont les frères des chasseurs d'Hatari !, des aviateurs de Seuls les anges ont des ailes, avec le caractère bien trempé des bretons des années 60 !
Philippe Torreton et Grégori Derangère développent une histoire d'amitié aussi passionnée et complexe que la relation amoureuse qui se noue entre Derangère et Bonnaire. On pourra trouver certains des ressorts classiques, mais ça fonctionne bien.
S'il y a un film français à découvrir en ce moment, c'est bien celui là.
Pour finir, une petite information, pour les amateurs de musique de film, ce site en anglais très complet : www.soundtrackcollector.com
Allez, à la prochaine...