Watch While I Revise The World // 8 450 000 tlsp.
Je m'attendais -bien naïvement j'en conviens- à ce que chaque épisode de cette dernière saison de Desperate Housewives porte en lui une trace du passé, que ce soit sous la forme d'un habile clin d'oeil, d'un retour inattendu, d'une réplique culte détournée... bref, un petit quelque chose qui nous rappelle constamment combien la série a été bonne à ses débuts, combien elle a révolutionné le genre du soap, combien ses personnages étaient brillants (pas tous hein) et combien elle devrait nous manquer. Alors peut-être que ce troisième épisode n'était qu'une exception dans la saison, qu'il n'était pas aussi soigné que le premier et, dans une moindre mesure, que le deuxième parce que les scénaristes sont bien trop occupés à nous réserver le meilleur pour le suite. Peut-être... Ou alors ils n'ont toujours pas d'idées et rament en attendant d'entamer la dernière ligne droite dans quelques mois...
Quand je parlais de retour inattendu, je pensais à des tas de personnages qui ont marqué la série, même dans des petits rôles. Cela me ferait plaisir par exemple de revoir certains anciens voisins et voisines, repartis une fois leur "intrigue de la saison" résolue et dont on n'a plus jamais entendu parler. Les Applewhite (pas mémorables, certes...), les italiens, l'albinos... ces gens-là quoi. Mais une des soeurs de Lynette, sérieusement ? Lydia n'a, en rien, marqué les esprits. On ne l'a croisée que dans un seul épisode, lors de la saison 4. Qui s'en souvient à part les fans-hardcore de la série ? Sa venue dans cet épisode n'a absolument rien apporté : rien n'était vraiment drôle -les clichés sur les hippies, ça ne fait plus rire personne depuis 1975- et rien n'était émouvant non plus. Le schéma "Lynette qui se comporte comme une grosse connasse" suivi de "Lynette qui se rend compte de son erreur et s'excuse en tendant les bras la larme à l'oeil" ça ne marche plus du tout ! Cela ne fait qu'enfoncer le personnage que l'on a tant aimé vers un point de non-retour.
En huit ans, très peu de combinaisons de personnages principaux n'ont pas été essayées au moins une fois. Le duo Susan/Carlos amorcé dans l'épisode précédent a été ici exploité avec une certaine réussite. J'ai vraiment cru qu'ils allaient s'embrasser dans le fourgon et qu'ils allaient le regretter aussitôt. Cela n'est pas arrivé et je n'en veux pas aux auteurs. C'est quelque chose qui aurait pu faire son effet il y a quelques saisons, même la saison passée à la limite, mais cette année, ça n'aurait servi à rien à part ralentir le fil rouge. La conclusion de l'intrigue était prévisible puisqu'il était évident que Susan ne tiendrait pas sa langue très longtemps vis à vis de Mike. Maintenant, il sait. Tom devrait aussi l'apprendre tôt ou tard cette saison. Ainsi, tout le casting principal sera au parfum. J'aime l'idée. Par contre, la réaction de Mike n'est pas crédible un seul instant. Le mec n'a fait que des conneries quand il est arrivé à Wisteria Lane, il a un passé pas glorieux du tout et il se permet de juger ses amis et sa femme pour un accident ? Lui, c'était intentionnel, rappelons-le... Je compte sur Susan pour lui remettre les pendules à l'heure dès le prochains épisode. Oui bon ok, je ne devrais pas...
Cette semaine, à nouveau, c'est Renee qui obtient non pas la storyline la plus profonde mais la storyline la plus drôle ! Enfin drôle... disons que cet épisode ne regorge pas de scènes ou de répliques tordantes alors on se contente des vannes de la miss faut de mieux. Les bases de l'histoire ne sont pas du tout solides : pourquoi est-ce que Lee irait faire appel à Renee, la femme qui aime le moins les enfants AU MONDE, pour s'occuper de sa fille ? Cela ne tient pas debout une seule seconde ! J'étais quand même très content de revoir la fille de Ted de Better Off Ted -Jay Harrington... association d'idées... je veux le retour du séduisant médecin qu'il interprétait en saison 2 lorsque Susan était malade !- mais franchement, traiter des difficultés de l'homoparentalité de façon aussi superficielle, c'est carrément se moquer du monde ! Pendant ce temps-là, l'australien de Renee fabrique on ne sait quoi on ne sait où...
Et le flic de Bree ? Il a enfin dévoilé son vrai visage : comme Rex, comme le pharmacien, comme Orson et comme tant d'autres prétendants de la rousse, il est totalement instable -paranoïaque, colérique, menaçant- et se comporte comme une véritable ordure à la seconde même où elle lui annonce qu'elle le quitte ! De quoi envenimer davantage les choses alors que Bree voulait au contraire les simplifier. L'aboutissement de l'intrigue est intéressant mais il a vraiment fallu passer par des passages pénibles pour en arriver là : le coup de la photo de la main, de l'enveloppe de la police, de son vol ridicule par Gaby... tout ça était prévisible dès le départ en plus ! Heureusement que la latina était là pour relever le niveau des dialogues avec ses répliques toujours piquantes...
// Bilan // Je pensais vraiment que dans cette dernière saison, Desperate Housewives éviterait les épisodes de remplissage qui ne font avancer ni les personnages ni l'intrigue fil rouge. Pas de chance : ce troisième épisode sert bel et bien à combler le vide même si des avancées minimes s'opérent çà et là.