Biotiful people : le journaliste Vincent Ferniot croit en l'avenir du bio

Publié le 12 octobre 2011 par Bioaddict @bioaddict

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Après des études de graphisme et de photo aux Arts-Déco à Paris, Vincent a exercé dans de nombreux métiers artistiques et fut tour à tour musicien, comédien, agent artistique, auteur, avant de débuter une carrière de journaliste gastronomique et animateur sur France 2.
Depuis 25 ans il explique et partage à la télévision ou à la radio les meilleurs produits des régions de France et d'ailleurs. Vincent Ferniot filme et reçoit les plus grands chefs, est devenu leur ami et s'est fait une place dans le coeur des fines gueules ainsi que dans le monde très fermé de la Haute Cuisine. Excellent cuisinier et fou de beaux produits, de saveurs et de terroirs, il fonde boco avec son frère, persuadé qu'on peut y servir chaque jour une cuisine simple, savoureuse et de belle qualité : celle qu'il sert chez lui, dont il espère qu'elle plaira autant aux clients de boco qu'à ses amis chefs.

Le site de Boco : http://www.bocobio.com


Chroniqueur, journaliste et gastronome de renom à la tête du restaurant Boco à Paris, Vincent Ferniot nous livre ses coups de gueule, coups de coeur et bonnes résolutions bio et écolos. Une interview exclusive pour bioaddict.fr.

  1. Bioaddict.fr : Bio addict ou bio novice ?
    Vincent Ferniot : Ni l'un ni l'autre, à mi-chemin. Attentif, responsable et humble face à la nature.
  2. Le déclic :
    Mon frère Simon, qui vient du monde de l'alimentation-santé, m'a convaincu de la nécessité de cuisiner bio. Il m'a fait voir le film FOOD INC. sur l'élevage intensif aux USA. Cela a vraiment achevé de me convaincre.
  3. Ecolo optimiste ou écolo pessimiste ?
    Je ne suis pas très optimiste par nature, je suis plutôt un réaliste sceptique. Mais je suis croyant en l'avenir du bio, on se doit de l'être quand on est acteur de cette filière et qu'on a des enfants (j'ai 4 filles). Le bio est l'ensemble des armes de consommation au service de l'écologie. Ce sont des armes de " reconstruction massive ". Moi le bio j'y crois. Ce n'est pas un remède miracle mais c'est le moyen de ne pas se détruire à notre insu. Ce n'est pas une mode passagère, mais l'ensemble des moyens durables mis en oeuvre pour renouer avec la nature qui est en nous.
  4. La cause écologique qui vous tient le plus à coeur :
    J'aime avant tout l'eau, sous toutes ses formes. J'aimerais tant que l'eau reste cet élément magique, pûr et naturel que l'on connaît encore... Par endroits.
  5. La première mesure que vous prendriez si vous étiez président :
    Désolé mais il y a plus important pour moi que le bio. Se serrer un peu la ceinture pour commencer à rembourser la dette ? On consomme comme on mange : trop et mal. C'est insupportable que personne n'en prenne conscience. Je ne vis pas à crédit et je voudrais que mon pays ne prenne pas la voie des Américains qui vivent tous au dessus de leurs moyens poussés par un consumérisme absurde. Ensuite j'essaierais de trouver un moyen de développer des énergies renouvelables sérieusement. Mais que sommes-nous prêts à laisser de côté dans notre confort quotidien ? Voilà la vraie question. Je pense souvent à cette merveilleuse phrase de Jean Yanne : " Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre la poubelle ". Nous sommes tous un peu comme cela. Nous aimons le confort que nous a apporté longtemps le pétrole, sans nous rendre compte que nous vivions à crédit en endettant la planète.
  6. La personne avec qui vous aimeriez partager un dîner bio :
    Tous nos nouveaux clients de Boco qui découvrent souvent que le bio cela peut être vraiment bon.
  7. La dernière bonne résolution écolo que vous avez prise ?
    Ne pas traiter les tomates dans mon jardin. Avec le mildiou et l'humidité de cet été je n'ai pas pu tout récolter, mais celles que l'on déguste sont exceptionnelles. C'est en les goûtant que l'on se souvient que la tomate est un fruit !
  8. La prochaine bonne résolution écolo que vous allez prendre ?
    Continuer à cuisiner 100% bio pour boco, et ainsi porter la bonne parole. C'est un plaisir quotidien.
  9. Un produit bio dont vous ne pourriez pas vous passer :
    Il n'y a que les humains dont je ne puisse me passer, mais je crois que ma femme et mes enfants sont de plus en plus bio, ça tombe bien.
  10. Le lieu où vous vous sentez proche de la nature :
    Dans mon jardin de façon quotidienne, mais plus généralement en forêt, dans les cathédrales végétales.
  11. Votre dernier coup de coeur bio :
    La baguette bio de la boulangerie Berthe à Brive, goûteuse, légère et craquante. Le pain bio c'est si souvent du béton armé. On peut faire du bon pain bio ! Si si.
  12. Votre dernier coup de gueule écolo :
    Selon moi les consommateurs qui acceptent de manger mal sous prétexte que c'est bio, parce qu'ils se font du bien à la santé font erreur. Le bio peut être bon, nous pensons même qu'il doit l'être. De plus la santé par l'alimentation est autant fonction de la qualité des aliments que du plaisir que l'on prend en les ingérant. Ce que je vois souvent en plats cuisinés bio est navrant. De là notre envie de placer le goût avant tout.
  13. Un concept écolo à inventer ? 

    Sachons écouter et regarder la nature, laissons-lui la place de s'exprimer, c'est elle la meilleure inventrice de concepts écolos.
  14. Votre argument imparable pour convaincre un écolo-sceptique :
    Pensez à vos enfants et petits enfants.
  15. Un message pour nos lecteurs ?
    Faites attention à ce qu'il y a dans vos paniers et vos assiettes. Dans le bio, " bon " est beaucoup plus important que " beau " car l'apparence nous trompe souvent. Sachez voir ce que vos aliments " ont dans le coeur ".

Propos recueillis par Christina Vieira