Monté sur la galère de combat de Francesco Morisini, cet assemblage de sculptures en bois représente des Turcs enchaînés.
La guerre de Candie fut particulièrement terrible, dura 25 ans ; la valeur de nos pères y brilla, lesquels, avec de nombreux sacrifices de sang et d'argent, purent pour longtemps repousser les forces ottomanes. Lors des nombreux sièges et assauts qui se succédèrent dans l'île, outre les milices, se distinguèrent les habitants de la cité assaillie, les nobles et les gens du peuple s'exposant aux plus grandes fatigues et aux plus grands dangers, travaillant pour se défendre, y compris les femmes, guidées par la femme du major Battagia Mora qui périt comme tant d'autres sur le champ de bataille.
Le nombre des combattants étant réduit, les lieux étant réduits à un champ de ruines, il fut inévitable que le capitaine général Francesco Morisini se rende avec les honneurs. Les historiens racontent que le 26 septembre 1669, jour où partirent les vénitiens, les habitants de Candie - il en restait seulement 400 - se présentèrent pâles et maîtrisés par tant de tourments à Morisini en le suppliant de les emmener ailleurs, parce qu'ils ne reconnaissaient plus leur patrie, devenue misérable , difforme et passée au joug des infidèles.
D'où l'origine de l'expression "être en Candie" c'est à dire "être aux extrémités"
Il ne faut pas croire ceux qui voudraient que cette expression soit attribuée aux pauvre nobles vénitiens qui, expédiés pour combattre en Candie ou bien à ceux qui sont fauchés et qui, spécialement le soir, s'assoient sur les marches des mâts de la place Saint-Marc, (symbole comme on le croit à tort des trois jours de Chypre, Candie et Morea) , particulièrement sur les marches de celui du milieu, celui de Candie.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.