Les députés slovaques ont rejeté le renforcement du Fonds de secours financier de la zone euro.
Le parti Liberté et Solidarité, membre de la coalition au pouvoir, a annoncé qu’il refusait de participer au vote prévu, privant la coalition au pouvoir de la majorité pour faire ratifier le texte. Sans les 22 députés de ce parti qui n’ont pas participé au vote, la coalition ne pouvait pas songer à obtenir une majorité requise de 76 élus. Le parti minoritaire estime aussi que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres. Et pose une condition : que la Slovaquie soit dispensée de payer son écot, une éventualité exclue par Bruxelles.
La Slovaquie, entrée dans la zone euro en 2009, était déjà le seul de l’Union monétaire à avoir refusé de participer au premier plan d’aide à la Grèce décidé au printemps 2010. La coalition au pouvoir à Bratislava est à présent divisée sur le renforcement du Fonds, qui passe pour le pays par une contribution à hauteur de €7,7 milliards. Le pays a ensuite traîné des pieds et tenté de repousser la date du vote sur le renforcement jusqu’en décembre.
Ce vote peut conduire à la chute du gouvernement de centre-droite de Iveta Radicova qui l’avait associé à une motion de confiance pour son cabinet. Mais les dirigeants slovaques ont annoncé auparavant la possibilité d’un nouveau vote, dans lequel l’opposition social-démocrate pourrait soutenir le renforcement du FESF. Aucune date n’a encore été fixée pour ce second vote.
La Slovaquie était le dernier des 17 pays de la zone euro à devoir approuver l’élargissement à €440 milliards de ce fonds de secours destiné à venir en aide aux pays en difficultés de la zone euro. La Commission européenne avait exhorté mardi le Parlement slovaque à entériner le renforcement du Fonds. Les dirigeants européens avaient décidé le 21 juillet de doter le Fonds de secours de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à €440 milliards.
Sans ce vote, l’Union monétaire ne sera pas pour autant totalement démunie, mais elle en reviendrait au FESF ancienne formule, doté d’une capacité de prêts inférieure et privé des nouveaux outils censés permettre d’endiguer une contagion de la crise à des pays comme l’Espagne et l’Italie.