Arnaud Montebourg a donc publié sa lettre aux deux candidats restés en lice que l'on peut trouver ici. On ne voit pas bien, à première lecture, et à deux ou trois exceptions près, ce qui pourrait, dedans, poser grave problème à Aubry ou Hollande. Derrière le ton grandiloquent, il y a beaucoup de choses que l'on trouve dans le programme de l'un et de l'autre, voire même comme Montebourg l'avoue à la fin de son texte dans une phrase pour le moins surprenante dans celui que Nicolas Sarkozy pourrait proposer aux Français. On a vu plus révolutionnaire!
Si l'on retire quelques effets de manche et les quelques mots qui donnent encore de l'urticaire aux bien pensants, il ne reste pas grand chose. Que demande-t-il en effet? que l'Etat entre dans le conseil d'administration des banques qu'il recapitalise? Mais c'est bien le moins. Que l'on sépare les activités de marché des activités de banque de détail? Mais tout le monde, ou presque, le souhaite. Que l'on négocie plus durement avec les pays émergents qui ne respectent pas des règles sociales élémentaires? Mais aucun gouvernement n'est hostile à cela. Que l'on sanctionne les entreprises qui délocalisent? On peut toujours le promettre. Idem sur le plan institutionnel…
Aubry et Hollande devraient tous deux reprendre l'essentiel d'idées qui sont déjà les leurs. Montebourg a eu dans le passé du courage quand il s'est attaqué à la corruption, à Chirac ou à Guerini. Il a, dans cette campagne, gagné en volume mais perdu de son tranchant.