Robert Badinter (DR)
Bien des Etats néanmoins pratiquent encore et se réclament de la peine de mort. Il y a les Etats-Unis et l’on aimerait que Barack Obama s’empare de ce combat alors que l’actuel Gouverneur du Texas, candidat sérieux à l’investiture républicaine pour 2012, s’enorgueillit d’avoir déjà plus de 250 exécutions à son actif. Il y a aussi la Chine qui doit faire bien des progrès sur les Droits de l’Homme et beaucoup d’autres pays : la Thaïlande, les Emirats arabes, l’Egypte, le Pakistan, le Qatar, l’Inde, la République démocratique du Congo… La liste n’est pas, malheureusement, exhaustive.
En France, sommes-nous dans l’irréversible ? A en croire les textes internationaux que nous avons ratifiés et auxquels on n’imagine pas que la France un jour puisse se soustraire, oui. Est-on sûr pour autant que le débat soit définitivement celui des autres, de cette centaine de pays qui tuent encore « légalement » au risque de la sauvagerie d’un Etat et de l’innocence d’un condamné ? La réponse est non. La réintroduction de la peine de mort dans le débat français est, à intervalles réguliers, évoquée par des leaders d’opinion, hommes politiques tentés par l’extrême droite, journalistes attirés par le sensationnel et le scandale, qui osent de nouveau, jusque dans les couloirs de l’Assemblée nationale, évoquer son retour au prétexte bienveillant d’en réduire le champ aux crimes les plus crapuleux. Cette partie de la droite, au prétexte d’être populaire, n’est que populiste.
A l’inverse, les combats d’Amnesty international sont légitimes, essentiels, fondamentaux. C’est pourquoi Val-de-Reuil s’associe, le 13 octobre, à la soirée organisée au cinéma « Les Arcades » au cours de laquelle sera projetée « Tu ne tueras point », film du réalisateur polonais de Krzysztof Kieslowski paru en 1988 qui relate le combat d’un avocat pour éviter la peine de mort à l’auteur d’un crime gratuit. Un débat en présence de Mme Anne Denis, spécialiste des questions relatives à la peine de mort pour Amnesty International France, suivra la projection.
Après les 30 ans des élections municipales sauvages à Val-de-Reuil, après les 30 ans de son premier Conseil municipal, après les 30 ans du 10 mai 1981, Val-de-Reuil célèbrera ainsi, le 9 et le 13 octobre, les 30 ans d’une loi qui honore la France, la République, l’Etat. »