Le mouvement pacifique "Occupy Wall Street", qui a explosé après avoir été violemment réprimé s'est finalement répandu dans tout le pays. OccupyLA (Los Angeles) ; OccupyBoston; OccupySeattle etc etc... Les indignés américains font montre d'une créativité explosive.
Ils ont créés, par exemple, une version alternative du Wall Street Journal, le Occupied Wall Street Journal, que vous pouvez lire sous ce lien. Dans cette vidéo, Slavoj Zizek, un célèbre psychanalyste lacanien utilise la foule comme porte-voix
Regardez ces vidéos qui transmettent bien l'énergie de la révolte américaine
Surtout, prenez le temps de visionner ce reportage de 8 minutes qui montre ce que les JT oublient systématiquement depuis le début du mouvement des indignés en Espagne : l'auto-organisation. La capacité des populations à se prendre en main, de façon organisée et intelligente, sans prise de pouvoir. Un dispensaire en plein air ; une cantine autogérée ; un atelier vidéo autonome en énergie ; relié au web, et à disposition des vidéastes ; une librairie populaire ; et des groupes de travail. Face à la l'entropie du capitalisme financier, la créativité "99%".
Il faut dire que les Etats-Unis ont été plus durement touchés que l'Europe (Grèce à part) jusqu'à maintenant. L'écroulement des subprimes, crédits rendus possibles par des arnaques caractérisées, des mensonges, des fausses signatures, n'ont pas donné lieu à la mise en examen de banquiers. Ce sont les victimes qui sont poursuivies, expulsées, privées d'assurance maladie et endettées à vie. Selon Le Monde, 15% de la population des Etats-Unis vivait de bons alimentaires en avril dernier. Dans le documentaire canadien Krash, on apprend qu'un million d'enfants sont devenus sans-abris suite à cette crise. Si l'on se demande pourquoi la France ne se révolte pas, c'est essentiellement parce que nous n'avons pas encore goûté aux réalités des plans d'austérités. Leur prolifération virale ne va faire qu'alimenter cette révolte naissante. Nous sommes très probablement au tout début d'une révolution de grande ampleur. Tous mes sens me disent que la vague qui arrive est sans précédent. Je ne sais pas quelle forme cela va prendre exactement, mais ce que l'on peut sentir venir c'est un écroulement de l'économie, un durcissement des pouvoirs en place, une extension des révoltes auto-organisées, une grande importance de la jeunesse, qui va devenir le moteur d'un vrai renouveau. En filigrane, silencieusement, se pose la question spirituelle de l'Eveil de masse, de l'écroulement des institutions ou de leur renouveau de l'intérieur.
Le célèbre Noam Chomsky a pris la parole pour soutenir le mouvement :
N'importe quelle personne ayant les yeux ouverts sait que le gangstérisme de Wall Street - et des institutions financières - a causé d'immenses dommages à la population américaine (et mondiale). Elle sait aussi que ce qui a été perpétré de façon exponentielle durant les trente dernières années est lié à l'augmentation progressive du pouvoir économique et politique de ces institutions. Cela a initié un cercle vicieux qui concentre d'énormes richesses, et avec elles le pouvoir politique dans un minuscule fragment de la population, moins de 1%, tandis que les autres se dirigent progressivement vers la pauvreté et la précarité. Ces institutions peuvent ainsi s'adonner aux activités les plus ignobles dans l'impunité la plus totale - pas seulement trop gros pour échouer (too big to fail), mais également trop gros pour être emprisonné (too big to jail).
Les protestations publiques et courageuses qui ont lieues à Wall Street doivent braquer les projecteurs sur ces calamités, et nous amener à dépasser cela et à bâtir une société plus équilibrée.
La réaction du pouvoir ?
La répression
Le Maire de Seattle, lui, a interdit les parapluies pour pouvoir rendre illégale l'occupation de l'espace public par les indignés. Surréaliste !