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Des progrès dans le reporting RSE

Publié le 11 octobre 2011 par Sequovia

Des progrès dans le reporting RSEL’agence de communication Capitalcom vient de publier son 4ème baromètre annuel sur la RSE, qui concerne le reporting extra-financier des groupes du CAC 40 sur l’année 2010. On se rend compte notamment que de plus en plus d’indicateurs sont certifiés et que la communication sur les objectifs s’améliore. Mais il reste tout de même certains points à améliorer, comme l’indexation de la rémunération des dirigeants sur les performances RSE.

  • Quatrième baromètre annuel de Capitalcom sur la RSE

Capitalcom publie son 4ème baromètre annuel sur la RSE. Ce baromètre est établi à partir des informations publiées par l’ensemble des groupes du CAC 40 pour l’année 2010 (documents de référence, rapports d’activité et de développement durable, sites internet, bilans sociaux…). Il s’appuie sur une grille d’une centaine d’indicateurs tels que l’appartenance aux indices ISR (Investissement Socialement Responsable), la certification des données extra-financières, la fixation d’objectifs chiffrés, la gouvernance extra-financière, la performance sociale, etc. Les groupes classés dans le top 5 pour cette année sont : France Telecom-Orange, Axa, Danone, GDF Suez et Schneider Electric.

Selon Caroline de la Marnierre (présidente de Capitalcom) : « La fiabilité croissante des indicateurs RSE et le souci de transparence manifesté par les entreprises démontrent le renforcement d’une véritable démarche de progrès. Toutefois, la preuve de cet engagement réside dans l’indexation, hélas encore non systématique, de la rémunération variable des dirigeants et des managers sur les performances RSE. Ceci pourrait contribuer à une plus juste répartition de la valeur ajoutée… »

Avec cette étude, on se rend compte que même si le décret d’application de l’article 225 de la Loi Grenelle 2 n’est pas encore publié, il a déjà un impact sur le reporting RSE des entreprises, notamment en termes de certification des données par un tiers. En effet, 35 sociétés du CAC 40 ont fait certifier leurs indicateurs cette année, contre 31 pour l’année précédente. Par contre, les groupes ayant fait certifier leurs indicateurs du niveau de fiabilité « raisonnable » (le plus élevé) ne sont que 6. De plus, 85% des groupes ont déclaré avoir suivi les recommandations de la GRI (contre seulement 78% pour l’année précédente).

Une autre nouveauté pour cette année : 12 entreprises ont communiqué sur les objectifs RSE non atteints (la plupart étant des objectifs environnementaux). Ils justifient cela en grande partie par la crise économique et financière et l’anticipation des dispositions du Grenelle 2.

  • Une gouvernance sociale

On assiste de plus en plus à la création de conseils sur les thématiques RSE et de la création de comités extra-financiers. Plus d’un tiers des entreprises du CAC 40 ont examiné lors de l’un de ces comités sa politique de ressources humaines et l’actionnariat salarié (contre 25% pour 2009). On constate aussi l’intégration de plus en plus forte de la notion de risques (environnementaux, sociaux et éthiques) dans les réflexions. Cela démontre que la RSE permet aux entreprises de mieux appréhender leurs risques et enjeux dans une démarche de « finance intégrée », qui prend aussi en compte les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance.

On assiste aussi à la montée des DRH dans les comités exécutifs et comités de direction. C’est le cas de 34 DRH sur 40 (mais on compte seulement 29% de femmes). Cette intégration des RH aux plus hauts niveaux se reflète aussi à travers la mise en place et le suivi de baromètres sociaux (PSA Peugeot-Citroën, France Telecom-Orange, Saint-Gobain). Concernant les partenaires sociaux, 75% des groupes du CAC 40 ont mis en place des mesures pour encourager le dialogue. Certains ont même communiqué des objectifs chiffrés (Danone, France Telecom-Orange et Vinci).

Enfin, l’actionnariat salarié est en hausse de 15% (le taux est passé de 3,35% à 3,88%) mais reste tout de même très disparate. Seuls Bouygues, Safran et Vinci se détachent avec un taux d’actionnariat salarié supérieur à 10%. En revanche, GDF Suez et Schneider Electric se sont fixés des objectifs avec pour volonté la détention de 7% du capital par les salariés pour Schneider Electric (ce taux est actuellement de 4,11%).

  • Indexation de la rémunération des dirigeants sur les critères RSE encore trop faible

La moitié des entreprises du CAC 40 a indexé une part de la rémunération variable des managers sur des critères extra-financiers. Mais cette part variable n’est pas la même d’une société à l’autre (elle peut parfois aller jusqu’à un tiers de la rémunération variable comme pour Danone ou France Telecom – Orange, mais c’est le maximum).

Les indicateurs utilisés pour calculer cette rémunération variable sont plutôt des indicateurs  qualitatifs (qui sont donc difficiles à mesurer et surtout à certifier) et qui relèvent plutôt de la sphère sociale ou sociétale (sécurité, santé, satisfaction client et diversité).

Seulement trois sociétés prennent en compte des critères environnementaux : EDF (consommation électrique, plans de déplacement entreprise et valorisation des déchets), Michelin et Schneider Electric (réduction de l’empreinte carbone).

  • Avis Sequovia

Avec cette étude, on se rend compte que le reporting RSE pour les groupes du CAC 40 est de plus en plus transparent et formalisé. En effet,  le nombre d’indicateurs communiqués a augmenté, ainsi que leur certification, qui est l’une des nouvelles exigences de l’article 225 de la Loi Grenelle 2, et formalisés car ils sont de plus en plus conformes aux recommandations de la GRI.

Il semblerait que les groupes du CAC 40 se rendent compte de l’importance de la RSE dans leur stratégie globale et l’amélioration de la qualité de leur reporting semble aller dans ce sens. Avec la publication prochaine du décret d’application de l’article 225, espérons que les autres entreprises concernées sauront prendre exemple et pousser la démarche encore plus loin.


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