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Le bonheur avec Spinoza

Publié le 11 octobre 2011 par Joseleroy

Almora publie ces jours-ci un livre de Bruno Giuliani sur Spinoza. Le bonheur avec Spinoza

Bruno Giuliani propose une relecture de Spinoza selon une perspective non-duelle et montre que le philosophe développe une pensée qui conduit à une éxpérience d'éveil au sein de l'immanence.

Voici L'Éthique de Spinoza rendue enfin accessible à tous dans une version modernisée.

Bruno Guiliani met en lumière l’intuition la plus révolutionnaire de l’oeuvre, souvent incomprise de ses lecteurs à savoir que le véritable sens de Dieu – c’est-à-dire la nature – est en réalité la Vie.  Il  reformule ainsi l’Éthique dans le sens des sagesses non-duelles et accompagne le lecteur dans l’ascension spirituelle qui va de la vie souffrante de l’ignorant à la joyeuse liberté du sage.

L’Éthique apparaît désormais clairement pour ce qu’elle est : une extraordinaire pédagogie du bonheur dont la méthode est la thérapie de l’affectivité par l’éveil de l’intuition. Plus nous comprenons nos affects comme des expressions nécessaires de la Vie, plus nos passions se transforment en vertus et plus nous devenons libres, aimants et heureux.  

Une invitation magistrale à éveiller notre cœur à l’unique source du bonheur - et au sens même de l’existence - : la culture de la joie.

A lire !

jlr

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Extraits

"Avant propos

 L’Ethique est sans doute le plus grand livre de philosophie de tous les temps. Sans autre moyen que sa seule intelligence, un jeune homme construit une ontologie parfaite et répond à la question essentielle de l’humanité : comment vivre dans le plus grand bonheur qui soit, la béatitude ?

Depuis plus de vingt cinq ans que je l’étudie, je ne cesse d’en explorer la vérité et d’en découvrir la fécondité. De tous les philosophes d’occident, Spinoza est un des rares à avoir apporté une réponse réellement satisfaisante à la grande question socratique : qu’est-ce que bien vivre ?

Comment expliquer alors que ce chef d’œuvre soit encore aujourd’hui tellement incompris, non seulement du grand public, mais aussi de la quasi-totalité des intellectuels ? Nombreux certes sont ceux aujourd’hui qui le citent et l’admirent, mais très peu saisissent le sens et la véritable portée de sa prodigieuse pensée. Même ceux qui travaillent le texte en profondeur passent généralement à côté de sa puissance littéralement enthousiasmante.  

Est-ce dû à sa complexité ? Non : malgré les apparences, cette œuvre est en réalité très simple, totalement logique et évidente. Cela vient-il de son obscurité ? Non plus : Spinoza est le plus lumineux des philosophes des lumières. Nulle pensée n’a d’ailleurs soulevé autant d’enthousiasme et les commentaires des plus grands penseurs sont impressionnants :

Hegel : « La pensée doit absolument s’élever au niveau du spinozisme avant de monter plus haut encore. Vous voulez être philosophes ? Commencez par être spinozistes. L’alternative est Spinoza ou pas de philosophie ».

Alain : « Spinoza, le plus sûr et le plus rigoureux des maîtres à penser, est le modèle de l’homme libre. »

Bergson : « Tout vrai philosophe a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza ».

Deleuze : « Spinoza est le plus philosophe des philosophes ».

Même Nietzsche, le plus grand critique de la tradition, a reconnu en lui son principal précurseur, le désignant comme « le sage le plus intègre » et son seul précurseur :

 « Quel étonnement, quel ravissement ! j’ai un précurseur, et quel précurseur! je ne connaissais pour ainsi dire pas Spinoza : que je me sois tourné vers lui à ce moment, çà été de ma part un “geste instinctif”. Outre que sa tendance générale est identique à la mienne, — faire de la connaissance le plus puissant des affects -, je me retrouve en cinq points principaux de sa doctrine… : il nie le libre-arbitre—; les buts—, l’ordonnance morale du monde—, le désintéressement—; le mal—; il est vrai que les distances sont aussi énormes, mais elles tiennent davantage aux différences d’époque, de culture, de savoir. En somme : ma solitude… est du moins maintenant une dualitude. » (lettre à Overbeck)

 On sait aussi qu’Einstein, peut être le plus génial des physiciens, le considérait comme le philosophe dont il se sentait le plus proche :

 Combien j’aime cet honnête homme

Plus qu’avec des mots ne puis le dire

Pourtant crains qu’il ne reste seul

Avec son auréole rayonnante

 Comment expliquer qu’un penseur si important soit à la fois si reconnu et tellement méconnu ? Spinoza est en fait le fondateur d’une immense révolution conceptuelle que certains ont nommé « la philosophie de l’immanence » et que pour ma part je préfère simplement nommer la philosophie de la joie." Bruno Giuliani


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