Jean-Baptiste Noé tire quelques conclusions des dernières données publiées par l’INSEE dans son Tableau de l’économie française. Avec plus d’optimisme que de coutume dans nos articles.
Vraquier dans le port de Douala (CC, Jean-Marc Desfilhes)
L’administration peut, certaines fois, produire de bonnes choses. Tous les ans l’INSEE publie son Tableau de l’économie française, disponible sur son site internet qui est une mine d’information pour comprendre l’état du pays. Riche de près de 250 pages et de centaines de tableaux statistiques, ce document permet une compréhension fine de l’état du pays, au-delà des figures imposées. Nous allons nous limiter ici à l’étude de la partie consacrée au commerce de la France, avec une remarque préliminaire : si les données sont publiées en 2011 la plupart datent de 2009.
Une chute des échanges
La période 2008-2009 marque une chute spectaculaire des échanges entre la France et ses partenaires : -12.4% pour les exportations de biens et de services (le plus fort recul depuis 1957), -10.7% pour les importations de biens et de services (le plus fort recul depuis 1975).
Solde des échanges extérieurs (source : Insee, comptes nationaux, base 2000)
(r = révisé, p = provisoire)
en milliards d’euros courants
2008 (r)
2009 (p)
Échanges de biens
-53,7
-42,0
Échanges de services hors tourisme
1,0
-3,1
dont : négoce international
0,6
0,3
transports
-7,2
-7,1
services aux entreprises
-0,3
-2,3
assurance
-0,8
-0,8
services financiers
8,4
6,6
services à la personne et services de santé
0,3
0,1
Tourisme
9,4
8,0
Opérations de répartition
-9,2
-17,0
dont : rémunération des salariés
8,6
8,9
impôts sur la production et les importations
-5,1
-3,8
subventions
9,2
8,9
intérêts
-13,6
-11,0
dividendes
12,8
10,5
autres revenus de la propriété
7,5
2,2
impôts courants sur le revenu et le patrimoine
3,6
3,5
cotisations et prestations sociales
-7,9
-8,2
coopération internationale courante
-6,3
-7,1
autres transferts courants
-18,4
-21,2
transferts en capital
0,4
0,4
Acquisitions moins cessions d’actifs non financiers non produits
-0,2
0,0
Capacité de financement de la Nation
-52,6
-54,1
Exportations et importations par groupe de produits en 2009, en milliards d’euros
Exportation
Importations
Solde
Agriculture, sylviculture et pêche
11,5
9,9
1.6
Industrie
331,6
387,9
-55.3
Industries agricoles et alimentaires
34,0
29,8
4.2
Biens de consommation
61,3
72,5
-11.2
Industrie automobile
33,9
39,2
-5.3
Biens d’équipement
88,7
82,3
6.3
Biens intermédiaires
97,6
107,4
-9.8
Énergie
16,1
56,7
-40.6
Services marchands
62,2
65,8
-3.6
Commerce
4,6
4,4
0.2
Transports
17,4
24,5
-7.1
Activités financières
9,4
3,6
5.8
Services aux entreprises
29,0
31,2
-2.2
Services aux particuliers
1,8
2,1
-0.3
Services administrés
0,8
0,2
0.6
Éducation, santé, action sociale
0,8
0,2
0.6
Correction CAF-FAB
///
-12,7
Correction territoriale
33,5
25,5
Total FAB-FAB
439,6
476,6
-37
Source : Insee ; comptes nationaux, base 2000.
Nous constatons que si l’agroalimentaire est toujours un des secteurs de pointe des exportations (+5.8 Mds), c’est toutefois un secteur qui a connu une diminution en 2009 (–16.7% en valeur). De même l’énergie, qui pèse fortement dans la balance commerciale (-40.6 Mds) et qui consacre le retour de la Russie, comme nous le verrons ultérieurement. L’industrie étant le secteur le plus déficitaire (-55.3 Mds).
Les échanges par nation
En 2009 les dix premiers clients de la France étaient les suivants :
1 Allemagne 55.5 Mds €
2 Italie 28.4
3 Espagne 27
4 Belgique 25.7
5 RU 24.5
6 EU 19.7
7 PB 13.8
8 Suisse 10.1
9 Chine 7.9
10 Pologne 5.2
Total 217.8
Et les dix premiers fournisseurs :
1 Allemagne 71.5 Mds €
2 Belgique 32.6
3 Italie 31.6
4 Chine 29.9
5 EU 25.1
6 Espagne 25
7 RU 18.3
8 PB 16.7
9 Suisse 9.7
10 Russie 9.3
Total 269.7
On constatera, peut-être avec surprise, que la Belgique est un partenaire commercial plus important que la Chine. C’est bien avec l’Europe que la France réalise l’essentiel de ses échanges, en dépit de la mondialisation grandissante le commerce reste une affaire entre Européens.
Poids dans les exportations pour les dix premiers clients
Europe 87.3%
Etats-Unis 9%
Chine 3.7%
Poids dans les importations pour les dix premiers clients
Europe 79.6%
Etats-Unis 9.3%
Chine 11%
Le commerce mondial de la France, selon l’aire géographique, donne les résultats suivants :
Exportations et importations de la France dans le monde en 2009, en milliards d’euros.
Exportations
Importations
Solde
UE à 27
214 026.6 240 442.7 -26 416.1
Europe
238 277.8 274 661.4 -36 383.5
Afrique
23 262.7 20 050.9 3 211.9
Amérique
29 944.8 34 702.2 -4 757.4
Proche et Moyen Orient
13 675.8 6 581.7 7 094.1
Asie
33 245.7 57 774.6 -24 528.9
Reste du monde
2 627 6 537.9 -3 910.9
Total monde
341 033.8 400 308.6 -59 274.8Ce qui, en pourcentage donne les valeurs suivantes :
Poids de l’aire géographique dans les exportations et les importations de la France, en 2009
Exportations
Importations
Europe
69.8% 68.6%
Afrique
6.8% 5%
Amérique
8.8% 8.7%
Proche et Moyen Orient
4% 1.7%
Asie
9.8% 14.4%
Reste du monde
0.8% 1.6%
Total monde
100% 100%Quoi que l’on fasse, l’Europe est bien le principal partenaire commercial de la France.
La place dans le commerce mondial
En suivant les études de l’OMC nous pouvons savoir quelle place occupe chaque pays dans le commerce mondial. Le tableau ci-dessous offre un récapitulatif pour les principaux pays. Les données sont celles de 2009.
Nom du pays
Part dans le commerce mondial, en %
Etats-Unis 8.7
Chine 9.9
Inde 1.3
Japon 4.8
Allemagne 9.2
France 4
Royaume-Uni 2.9
Brésil 1.3
Europe 41.2
Amérique du Nord 13.2
Amérique du Sud et Centrale 3.8
Asie 29.4
Moyen Orient 5.7
Afrique 3.2
Principaux pays exportateurs et importateurs de marchandises, 2009, source : OMC
Rang
Exportateur
Part, en %
Rang
Importateur
Part, en %
1 Chine 9.9 1 Etats-Unis 12.7
2 Allemagne 9.2 2 Chine 7.9
3 Etats-Unis 8.7 3 Allemagne 7.4
4 Japon 4.8 4 France 4.4
5 France 4 5 Japon 4.3
6 Pays-Bas 4 6 Royaume-Uni 3.8
7 Italie 3.2 7 Pays-Bas 3.5
8 Belgique 3 8 Italie 3.3
9 Corée du Sud 2.9 9 Belgique 2.8
10 Royaume-Uni 2.9 10 Canada 2.6
La France figure toujours dans les cinq premières puissances commerciales mondiales, ce qui témoigne de ses nombreux atouts.