Bears 13 Lions 24
Les Lions sont 4-0 et les caméras du Monday Night Football sont dans la ville de l’automobile pour la première fois depuis l’époque des calèches. De plus, les félins ressortent Barry Sanders pour le coin toss. Ah Barry… Bref, y’a du bruit! Et ça fonctionne ! Devant une foule à la limite de la maladie mentale, Chicago commet 3 infractions de hors-jeu dès sa première séquence offensive.
Attention toutefois! Le stade de Détroit est le Ford Field et il date de 2002. Si vous vous souvenez bien de la « solidité » et de la « fiabilité » des produits Ford de 2002, je ferais peut être un peu moins de bruit, tout à coup que le stade soit construit à l’image des autos!!
La tolérance de Jay Cutler à la douleur fut mise en doute en éliminatoires l’an dernier, mais ce soir, personne ne lui en voudra de se sauver en courant. La O-Line des Bears se fait dévorer par des Lions gonflés à bloc et le QB mange de sales coups à tous les jeux. L’indiscipline de la meute furieuse prolonge son supplice pour rien, lorsque Matt Forte est avalé puis recraché par les fauves sur un 4e jeu et des poussières.
Sur le jeu suivant, BOOM, Calvin Johnson sort l’attaque des Lions de sa torpeur. Bombe de 73 verges, touché Détroit. 7-0.
Top pouce Jeff Backus, vétéran joueur de ligne offensive des félins qui est partant pour un 165e match consécutif, l’homme de fer à sa position. Impressionnant considérant qu’il prend des coups à chaque jeu. Lion de carrière, il a connu les années de misère, incluant le 0-16. S’il y en a un qui apprécie les succès actuels des bleus poudre, c’est lui.
Mais les oursons n’ont pas dit leur dernier mot et Jay Cutler commence à se sentir à l’aise dans son environnement dangereux. Malgré quelques autres faux départs et un pass rush toujours aussi agressif, il se crée de l’espace et gagne du temps pour mener deux bonnes séries offensives, une qui rapportera un placement et l’autre, conclue par un majeur qui permet à Chicago de retraiter au vestiaire en avance 10-7.
Retard qui sera effacé par les Lions dès leur première possession de la deuxième demie. Matthew Stafford converti des 3e jeux et une pénalité discutable envers Brian Urlacher positionnent les félins dans la zone brune où le duo Stafford - Pettigrew complète le travail. Stafford a maintenant 8 passes de td contre une seule interception en deuxième demie cette saison. Solide.
Faiblesse principale de l’équipe, le jeu de course de Détroit n’a amassé que 22 verges en 7 courses. Mais voilà que Jahvid Best passe comme une fusée, sans un ours à proximité. Galopade de 88 verges, touché Lions. Lovie Smith disait avant le match vouloir absolument éliminer les gros jeux. Résultat? Les Lions ont marqué 14 points sur 2 jeux totalisant 161 verges. Oups!
Sauf que la défensive de la ville des vents tient le coup et même si Jay Cutler doit encore courir pour sa vie et que les oursons en sont maintenant à 9 pénalités d’hors-jeu, le long placement de Robbie Gould rétrécit l’écart à une possession avec moins de 5 minutes à jouer.
Le problème est que Chicago s’y prend de la plus mauvaise façon qui soit pour se donner une chance de l’emporter, concédant un autre long jeu, (course de 43 verges à Jahvid Best) sur le premier jeu offensif des Lions. S’ajoute une pénalité de 15 verges pour Horse Collar Tackle sur le même jeu et Détroit est déjà en position de placement. Après avoir forcé leurs adversaires à brûler tous leurs temps d’arrêt, les protégés de Jim Schwartz se redonnent une avance de 11 points, avec 2 minutes à jouer.
Et c’est ainsi que ça se termine. Malgré un effort courageux de leur QB, Da Bears s’inclinent 24-13 et croupissent à 2-3, déjà 3 matchs derrière Green Bay et Détroit dans la NFC Nord.
Les dernières réflexions …. Road Trip Edition!
Tout en nous intimant d’ouvrir le coffre de la voiture, la douanière nous demande ce qu’on amène dans son pays. Nos bagages « and a few beers » madame.
- « And how many is a few to you guys ? »
- « Heu….. about forty! »
Lorsque 2 ou 3 questions plus tard, elle nous demande pourquoi transporter ce bon breuvage, la réponse honnête, « because we don’t want to drink your shit » n’étant pas une option, nous nous tournons vers la dérision en répondant un beaucoup plus diplomatique : « Hey, we’re going to watch some football ! ».
Le voyage, qui nous mènera à Penn State et à Buffalo, est officiellement lancé!
Neuf heures de route plus tard, les deux dernières dans des lieux où les chevreuils sont plus nombreux que les humains, le Beaver Stadium pointe, seule construction qui trouble l’horizon. Mon baptême de football universitaire amerloque peut commencer.
L’accueil est brutal, 40 billets verts pour la passe de stationnement, pourtant affichée à 12 $ en pré-vente. Tout ça pour un espace dans un pré mal brouté par les chèvres de la ferme expérimentale de l’université qui l’occupent le reste de l’année. Calvaire. Aidé par une température parfaite, le tailgate est quand même agréable (ne le sont-ils pas toujours?), mais plutôt tranquille. Pas de grosse musique, pas d’excentricités. Une promenade autour du stade nous conduit au pèlerinage obligé devant la statue du vénérable Joe Paterno. JoePa, entraîneur -chef des Nittany Lions depuis plus de 46 ans et membre du staff de l’équipe pour plus de 56 % des parties de football disputées par l’université depuis la création du programme …… en 1887!
Détenteurs de billets dans la rangée 23, nous sommes finalement assis un peu plus haut que prévu puisque les rangées A à U précèdent les chiffres. Pas grave, la vue est bonne et je savoure pleinement la performance de l’imposant Marching Band en avant-match qui enchaîne les Fight Songs de l’institution reprises par un chœur de 103 000 spectateurs. Du pur bonheur.
C’est d’ailleurs l’attrait principal du collégial par rapport à la NFL. Si le jeu sur le terrain est à des années-lumière du calibre de la NFL, l’ambiance créée par la fanfare et par les sections d’étudiants, vaut le déplacement. Du « We are …. Penn State! » aux vagues, lentes ou rapides, ce sont eux qui assurent l’ambiance et qui prennent un plaisir fou à le faire. Ce blogueur aurait souhaité avoir 10 ans de moins pour l’occasion!
Malheureusement, la rencontre fut plus ordinaire que cette récapitulation voudrait le faire croire. Les locaux l’emportent 13-3 sur les
L’équipe de Joe Paterno porte sa fiche à 4-1, mais force est de constater que le légendaire coach n’a d’entraîneur-chef que le titre. JoePa ne se rend dans aucun caucus de stratégie. En fait durant la deuxième demie, il nous fut même impossible de l’apercevoir sur le sideline. L’alcool aidant peut être, nous émiettâmes l’hypothèse qu’il soit conservé dans le formol!! N’empêche, plus de 24 000 000 de spectateurs l’ont vu patrouiller les lignes de côtés du Beaver Stadium. Impressionnant!
Le temps de sortir du stade et du bouchon subséquent, le soleil s’est couché et il est passé 8 heures. Deuxième étape du voyage, Buffalo représente une balade d’environ 3,5 heures. Sauf que le but n’est que de rouler un peu avant de trouver un hôtel au bord de la route pour la nuit. Il en pleut selon nos recherches sur internet. Or voilà. L’inconnue de ce plan était le méga Casino géant avec un stationnement étagé de 15 étages dans la ville où nous avions prévu arrêter à une heure de Buffalo. Avec un tel monstre dans les parages, aucune chambre n’est libre un samedi soir. Qu’à cela ne tienne, on repart sans trop s’inquiéter. Et pourtant, le cauchemar ne fait que commencer! Chaque arrêt entraîne le même résultat : No vacancy. Il est passé minuit et nous avons plus d’une dizaine de refus à notre actif lorsque nous arrivons à Chicken Wings City. Ce n’est pas mieux. Match des Bills, week-end de 3 jours aux USA aussi, festivals locaux, toutes les raisons y passent, mais les hôtels sont pleins. En désespoir de cause, nous passons même des appels à Niagara Falls et à Rochester (à 1 heure de route), mais c’est la débandade. Il est 2 heures du matin, le compte de cellulaire grimpe ce qui est inversement proportionnel à nos espoirs de trouver de l’hébergement. Complètement découragés, nous programmons la grande surface la plus proche dans le GPS, résignés à dormir les 3 boys dans la voiture. Au-delà d’un dernier viaduc, l’affiche recherchée apparaît, tout comme celle, défraîchie, d’un Econo-Lodge à la limite de l’acceptable. «Ça ne coûte rien d’aller voir » dis-je sans conviction. Le miracle arrive : ils ont une chambre. Les matelas sont défoncés et le tapis empeste la cigarette, mais rendu là, un 5 étoiles ne nous ferait pas plus plaisir. Il y a vraiment un bon Dieu pour les innocents!!
Deux autres buddies, assez brillants pour avoir réservé l’hébergement en avance eux, nous rejoignent le dimanche AM et nous sommes donc 5 pour festoyer avant le match Bills-Eagles. Le tailgate de Buffalo est fidèle à sa réputation et au milieu des plaques de l’Ontario, des Labatt Bleue et des cafés Tim Hortons, ont pourrait presque se croire au Canada. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls québécois en visite; dans la boutique souvenir des Bills, le français domine.
En verve et n’en pouvant plus d’attendre, les partisans des Bills respectent à moitié la minute de silence en hommage à Al Davis, ce qui nous permet d’entendre la meilleure observation sur son décès. Parlant des Raiders, quelqu’un dira : « I’m sad for them, but I’m also happy for them! »
Les bisons ne perdent pas de temps à susciter l’approbation de la foule partisane. La défensive créé des revirements à profusion en première demie tandis que Fred Jackson se donne en spectacle sous les « Freddie, Freddie, Freddie! ».
Roger Goodell assistait à la rencontre, et même si le stade vieillit trop vite au goût des toujours plus gourmands faiseurs d’argent de la NFL, j’espère qu’il voit la passion des gens ordinaires (ordinaires dans le sens qu’ils ne sont pas des clients corporatifs) qui emplissent les gradins en cette belle après-midi d’automne. Je le pensais avant d’y aller et je le pense encore plus maintenant, cette équipe là DOIT demeurer à Buffalo. L’ambiance est géniale.
Surtout que c’est civilisé. Est-ce le beau temps, l’équipe locale en contrôle ou un alignement bizarre des astres, mais rien de disgracieux ne se produit. Pourtant, ce ne sont pas les supporteurs des Eagles qui manquent, mais l’interaction se fait dans la bonne humeur. Seul un hurluberlu saute sur le terrain et évite les plaqués de quelques gardiens de sécurité, dont un qui s’écrase lourdement en pleine face. Toujours très drôle. Le ti-coune est finalement maîtrisé et on présume qu’il a mangé sa volée dès sa sortie du terrain!
La remontée des Eagles en fin de match sème brièvement l’inquiétude, mais sans raison. Buffalo l’emporte 31-24, et leurs supporteurs ne veulent pas qu’on les réveille. Nous non plus d’ailleurs, car c’est le temps de rentrer à la maison. Des week-ends comme ça, j’en reprends n’importe quand (avec hôtels réservés cependant)!
La semaine prochaine, les dernières réflexions reprendront leur format régulier.