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Martine Aubry et les 35 heures

Publié le 11 octobre 2011 par Aurelinfo

Les 35 heures portent une réforme de société qui veut réconcilier l'économique et le social, donner de la liberté à chacun, et qui s'est faite par la négociation. Elle est complexe : je l'avais annoncé dès le premier discours que j'ai fait à l'Assemblée nationale, en 1998.

C'est en effet, en premier lieu, une réforme qui touche à l'intime. Il n'y a rien de plus intime que le temps, l'organisation de son temps - celui du travail et celui de la vie personnelle. L'intime, les souhaits personnels et le contraint, c'est-à-dire le fonctionnement de l'entreprise, doivent trouver des solutions communes. Beaucoup de salariés l'ont compris et beaucoup de chefs d'entreprise ont réalisé qu'une meilleure prise en compte des attentes des salariés était un facteur de compétitivité. En second lieu, elle touche à la répartition entre le travail et le capital. Enfin, elle traite de la répartition du travail entre ceux qui en ont un et ceux qui n'en ont pas.

Et comme l'a dit Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, "Les 35 heures, c'est une réforme moderne et efficace parce qu'elle a à la fois donné du temps aux gens et de la productivité aux entreprises. Ce qui est important dans une économie, dans une société, ce n'est pas le temps de travail individuel, c'est le temps de travail collectif." On n'a jamais autant travaillé qu'avec les 35 heures, puisque l'année 2000 a été l'année où il y a eu le plus d'heures travaillées en France : 2 milliards d'heures de plus que trois ans auparavant ! (...)

Travailler plus en travaillant plus nombreux, c'est le choix que nous avons fait : pari réussi. Les 35 heures n'ont pas dévalorisé le travail, elle l'ont revalorisé ; elles n'ont pas divisé le travail, elles l'ont multiplié. Depuis que le choix inverse est fait, le résultat est inverse : cela n'a rien d'étonnant.

Car valoriser le travail avec les 35 heures, c'est, d'une part, en trouver un pour ceux qui n'en ont pas, et, d'autre part, améliorer les salaires et les conditions de travail, retrouver les valeurs de l'entreprise qui privilégient la création, l'innovation, l'esprit de responsabilité alors qu'aujourd'hui tout est axé sur des critères financiers à court terme.

Malgré les obstacles prévisibles, j'ai toujours pensé que nous réussirions cette réforme parce qu'elle est profondément juste. Juste dans son objectif premier, c'est-à-dire offrir à ceux qui n'en ont pas l'essentiel : un emploi. Juste parce qu'elle permet aux salariés, dans une société de plus en plus dure, de disposer de plus de temps pour vivre. (...) Juste enfin parce que, dans la très grande majorité des cas, chacun y a trouvé son compte : les chômeurs, les salariés et les entreprises.

Source : Martine Aubry


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