Dans la série des histoires édifiantes qui éclairent l'Histoire, ce film de facture ultra-classique nous raconte un épisode ignoré de la Résistance contre le nazisme.
Au temps où la terrible pomme de discorde de l'existence d'un Etat d'Israël implanté en Palestine ne dressait pas l'une contre l'autre la communauté musulmane et les juifs, ces hommes combattaient l'occupant aux côtés des français opposés à la collaboration. Loin de profiter de la défaîte de la puissance colonisatrice, ils en attendaient un minimum de reconnaissance et caressaient l'espoir - hélas une illusion - que cette participation au combat faciliterait leur accession à l'indépendance...
Trois figures jouent les rôles principaux, très bien campés. Tahar Rahim, acteur solaire, nuancé et tendre, fragile et courageux à la fois, toujours aussi excellent (Younès), Mahmoud Shalaby, aux yeux bleus inquiétants et à la voix envoûtante (Salim), et Michaël Lonsdale, aussi à l'aise dans la peau du Directeur de la Mosquée de Paris que dans celle du légat du Pape d'"Au nom de la rose" ou du moine de "Des hommes et des Dieux".Le scénario - une succession de "collages" d'anecdotes - se déroule de façon cohérente, même si on peut trouver la réalisation un peu lente. Mais c'est sans doute voulu, en cohérence avec l'éclairage à la manière des films en noir et blanc de l'netre-deux guerres.
A petites touches, après "Indigènes", le cinéma nous transmet une image digne de ceux qui ont choisi de venir travailler plus au nord, pour permettre à leurs familles de survivre. Quelle chape de plomb il aura fallu soulever pour faire accepter ce point de vue si longtemps après !Pour nous Français, il n'y a pas de quoi se montrer fiers ....