Ils te prennent entre deux phases de sommeil et ne te quittent plus jusqu'au petit matin. Pendant la journée tu t'assommes de travail et d'activités pour ne pas penser à ce qui ne va pas. Ou alors tu refoules inconsciemment, tu es d'un naturel optimiste et tu trouves qu'il y a bien pire que toi.
Certains soirs, tu es tellement épuisé(e) que tu t'effondres de fatigue et dors du sommeil du juste.
D'autres soirs, la quête du sommeil tourne à l'obsession et plonge tes pensées dans des méandres sans fin.
Le silence de la nuit, l'apaisement nocturne des êtres qui t'entourent, au lieu de t'apporter la sérénité, ne font qu'amplifier ta détresse.
Alors, la petite mélancolie du matin se transforme en rocher qui écrase ton coeur.
La petite réflexion d'un collègue au travail devient disproportionnée et tu imagines un complot se tramant derrière ton dos pour te déstabiliser.
La fatigue de ton cher et tendre devient de l'indifférence, du désamour.
La nuit se resserre comme un étau autour de ces sombres pensées, elle oppresse, elle dramatise. Et te laisse au final bien désemparé(e).
Désemparé(e) et seul(e). Sans personne à qui parler. Ne pas réveiller les autres, surtout ne pas déranger. Assumer sa douleur et son désarroi. Sinon, on culpabilise et c'est encore pire après.
Parfois, seules les larmes parviennent à t'apporter un peu de réconfort, de soulagement. C'est toujours ça de moins à porter. Ça aide aussi à s'endormir, le corps est fatigué de tant de sanglots.
Heureusement, la vie est un cycle et le jour succède toujours à la nuit. La lumière de l'aurore panse les blessures et chassent les idées noires. On se retrouve un peu bête, en sirotant son café, d'être allé(e) aussi loin dans l'appréhension du pire. La fatigue est toujours là, mais s'efface doucement quand la vie reprend autour de nous. Routinière, peut-être, mais tellement plus paisible que la nuit précédente.