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J’ai décliné l’envie de fuir jusqu’au bout de ce monde
Sans même la force de prendre mes jambes à mon cou
Ai du assumer ma statique attitude et mes penchants
.
Car nulle place ne m’était réservée
Nulle porte ouverte
Mes fenêtres avaient vu sur tant d’immenses misères
Qu’il était dur au cœur de poursuivre sa route
Sans vomir pleurer hurler contre la mort et la souffrance
*
Certains voient en l’homme l’ignoble et la bête
Cultivent l’art de le laver de tous soupçons
.
Agit plus que ce qu’il agirait
Il serait la victime de ses propres pulsions
.
Nul ne regarde par la lucarne de l’histoire
La soif insatiable de paix et de bonheur
Déclinée de pages en pages
Dans le grand livre de nos quêtes
.
Nul n’est tenu de se satisfaire du crime
Nul de fermer ses persiennes pour ne pas voir derrière
La beauté immense de l’amour semant graine de vie
*
Et moi, le contemplatif d’un monde perdu
Mes larmes ne suffisent plus à éponger les peurs
Toujours il en est qui sombrent avec le navire
Si fragiles moussaillons au service de tristes capitaines
.
Retiré en mes étages plus proches du ciel
Mes doigts dévident le fuseau du verbe
Cherchent un rayon de lumière à sauver
Dans les yeux de l’aurore
.
Puis je ferme mes fenêtres pour que la générosité ne prenne pas froid
.
Manosque, 31 août 2011
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