Tout d’abord, son résultat confirme mon précédent billet
dans lequel j’indiquais l’intérêt qu’il y a, même pour les « non
sympathisants socialistes », à y participer.
Le score décevant de Hollande et celui élevé de Montebourg, mettent ce
dernier en position de force. En clair, ils mettent le premier ministrable de
Mélenchon en position, non seulement de faire basculer le scrutin sur Martine
Aubry, mais surtout de « gauchiser » le projet des 2 finalistes et
donc le projet du peut-être futur Président de la République.
Il confirme parfaitement mon opinion qu’une élection présidentielle est une
chose trop sérieuse pour être laissée entre les seules mains des sympathisants
socialistes.
Un vote assez massif de tous les citoyens qui se reconnaissent «dans les
valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de
liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès
solidaire. » mais qui ne se ne se considèrent pas pour autant dans la
gauche française (et ça fait du monde) aurait certainement permis d’éviter de
courir le risque d’avoir à choisir entre la peste et le choléra. Pas facile
pour tout le monde, je sais, mais
pour autant je persiste à penser que cela aurait été bien utile à tout le
monde.
Deuxième remarque, je ne vois pas bien comment le PS va pouvoir sortir
indemne de tout cela.
Je ne reviens pas sur le score de Montebourg qui démontre qu’une part (trop)
importante des sympathisants du PS est sur une ligne beaucoup plus proche de
celle du Front de Gauche que de celle d’Aubry ou de Hollande, mais sur
l’étroitesse de l’écart qui sépare Aubry et Hollande.
Ce faible écart va logiquement amener les 2 candidats à se battre comme des
chiffonniers pour finir en tête.
D’ailleurs, la castagne a déjà commencé puisque j’ai entendu, dès ce matin,
Cambadélis (soutien d’Aubry) commencer à essayer de tirer parti du soutien de
Valls à Hollande en demandant à ce dernier d’indiquer ce qui les rapprochent.
Un petit peu comme si Marine Le Pen avait annoncé publiquement qu’elle
soutenait Hollande.
Cette manière de traiter Valls de mouton noir du PS et d’en faire un boulet
pour celui qu’il soutien est tout à fait dans la lamentable logique de
Montebourg dont j’ai dis tout le mal que je pensais dans mes 2
précédents billets. On perçoit bien la stratégie cousue de fil blanc des
aubristes, consistant à considérer leur pouliche comme la seule
représentante de la vraie gauche, la seule qui vaille !
Gageons que les « gauche molle » et autres « Est-ce que les
Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de
vie politique ? » vont voler bas cette semaine.
Je suis déçu par le score de Valls mais pour autant, il ne me surprend
guère. Le PS n’est pas encore près à sortir de son état d’esprit manichéen qui
lui interdit de comprendre que pour faire dans le social et la solidarité, il
faut, d’abord, s’en donner les moyens. Plus généralement, ce score comparé à
celui de Montebourg me laisse penser que le système des primaires favorise
celui qui a les discours les plus gauchisants et plus généralement les plus
clivants. Une compétition au sein d’un même courant de pensée amène
nécessairement, pour se distinguer, à dire à ceux qui vont voter, c'est-à-dire
les plus « militants », ce qu’ils ont envie d’entendre. On aurait mis tous
les candidats sur la même ligne au premier tour d’une élection nationale, les
discours auraient été différents afin de ne pas rebuter la large frange des
modérés.
Pour cette raison, je crains qu’Aubry ne l’emporte, d’autant que c’est
certainement elle qui aura le moins de difficultés à donner des gages de bonne gauchiste à
Montebourg afin d’obtenir son ralliement.
La primaire a sans conteste été
une
réussite, elle a donné un grand bol d’air frais à la vie politique
française, pour autant je crains qu’elle ne débouche sur rien d’autre qu’un
retour vers le ….passé
!
Enfin, j'ai une petite et sincère pensée (si, c'est vrai) pour la
malheureuse madone du Poitou et pas d'ailleurs, et comme suggéré dans mon
précédent billet j'espère que ses proches sauront la soutenir dans ses moments
fort difficiles.