Jacqueline se veut esthète et se trouve être plus simplement la femme d'un homme aux manières rustres, de plus infidèle notoire. Mais Nicolas est un riche propriétaire. Plutôt que de divorcer, la jeune femme échaffaude donc des plans machiavéliques, aidée de ses amants successifs afin de le faire disparaître. Le but avoué étant d'hériter et de se libérer ainsi d'un lien qui visiblement lui pèse. Mallheureusement, aucun homme ne semble être à la hauteur de ses ambitions, et les évènements se jouent d'elle, la plongeant au final pour quelques années dans la déchéance...
Dans un cadre mexicain assez édulcoré, européen, Sergio Pitol dresse le portrait haut en couleur et féroce d'une jeune femme qui maîtrise difficilement ses pulsions et ses émotions. Hantée par le désir de se débarrasser de son mari, mais ambivalente, Jacqueline frise constamment la folie. Donc, bien plus que d'égratigner les couples et leurs frustrations, leurs fantasmes, c'est des méandres de la pensée dont il est pour moi ici question... et des capacités humaines à déformer sans cesse la réalité pour la conformer à ses désirs individuels. Il y a beaucoup des errances romantiques d'Emma Bovary chez Jacqueline.
Une lecture caustique et énergique.
Editons Folio - 5.10€ - Février 2009