Béatrice Dalle, Virginie Despentes, Emmanuelle Béartau Forum des images vendredi soir Ouverture vendredi soir de la 17° édition du festival de films Chéries-Chéris, gays, lesbiens, trans, de Paris avec l'équipe de choc du film "Bye Bye Blondie" de Virginie Despentes adapté par elle-même de son roman éponyme. Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart, les deux actrices stars du film, Pascal Greggory, Virginie Despentes, tous avaient fait le déplacement pour soutenir le film bien qu'aucun des acteurs n'ait encore eu le loisir de le voir. Réalisé en 2010, "Bye Blondie", le film, n'avait pas encore été montré au public et il s'agissait avant-hier d'une première mondiale (la date de sortie en salles n'est pas connue).
Pitch.
Deux quadragénaires, l'une sans domicile ni famille, l'autre célèbre et mariée à un écrivain, se retrouvent 20 après leur liaison passionnée d'adolescentes, se souviennent qu'elles avaient alors 16 ans en province dans les années 80.
"Bye Bye Blondie" (photo Memento films)
Bien qu'il ait été accueilli chaleureusement par une audience bienveillante, le film n'est pas à la hauteur des attentes. Le prix Renaudot 2011 aime certainement le cinéma mais ce n'est pas réciproque. On a deux histoires en parallèle sur une trame scénaristique bien maigrelette consistant à des allers et retours entre hier et aujourd'hui. Frances et Gloria se sont connues à 16 ans dans un HP, aimées sur fonds de punk attitude. 20 ans plus tard, Frances est devenue une présentatrice TV célèbre mariée à Claude Muir, un écrivain plus âgé, une sorte d'arrangement pour cacher leurs vrais penchants, elle aime les femmes, il préfère les hommes, ils se partagent un appartement en deux parties, chacun à son étage.
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D'entrée, j'ai été agacée qu'on n'explique pas pourquoi, Gloria, quadragénaire végétant à Nancy dans un bar avec une bande de copines, jetée dehors par un compagnon (première scène du film), soudain, Frances réapparaisse dans sa vie après deux décennies alors qu'elle habite Paris, le film ne donnant aucune indication sur les raisons de sa présence en province, elle "tombe des nues"... Bref! Frances invite Gloria à venir habiter chez elle à Paris, ce qui crée des tensions avec son mari, jaloux, avec l'intéressée, blessée qu'on la cache.
On passe alternativement d'une époque à l'autre, les deux ados, les deux femmes, mais les scènes du passé, qu'on aurait imaginé nostalgiques, émouvantes, sont loupées, l'actrice qui interprète Gloria jeune (Soko, déjà vue dans "A l'Origine" de Xavier Giannoli) hurle à vriller les tympans, les chorégraphies de bandes punk tiennent du gag ; à tout prendre, on est mieux dans aujourd'hui avec des actrices patentées : Beatrice Dalle et Emmanuelle Béart très à l'aise, on se souvient que BD avait déjà expérimenté le huis-clos fusionnel entre deux femmes, deux soeurs, dans "A la folie" (1993) de Diane Kurys avec Anne Parillaud. Sauf qu'ici, il ne s'agit pas d'un drame névrotique comme "A la folie", on est plutôt dans le film sentimental avec quelques relents des souvenirs de la révolte, une histoire d'amour à l'eau de rose sur fonds d'un tableau angélique des punks des années 80 qui écoutaient le groupe Bérurier noir (en fait 30 ans se sont écoulé entre le punk et aujourd'hui et non pas 20 comme le veut le scénario). Le focus sur l'histoire d'amour est tel que l'arrière-plan manque cruellement de crédibilité, Frances, virée de la télévision, par exemple, on banalise, exit le boulot, l'assise sociale, le mari, on se dirige d'un pas cadencé vers le happy end, seule préoccupation du récit, il semblerait.
Infos pratiques :
Forum des images
du 7 au 16 octobre 2011 site officiel...