Le point de vue de Reynald Harlaut
Mon ami et co-rédacteur de ce blog a un autre avis, ce qui est évidemment son droit. Lisez-le avec attention.« L’évènement du premier tour de ces primaires socialistesest sans aucun doute la percée remarquable que fait Arnaud Montebourg.Recueillant à lui seul un peu plus de 17% des voix, il ridiculise les institutsde sondages qui le considéraient non sans mépris comme l’amuseur du Partisocialiste. Une sorte d’idéaliste, de doux rêveur, de trublion par oppositionaux candidats sérieux et réalistes que seraient François Hollande et MartineAubry.
Or, que constatons-nous ? Les idées qu’il a défenduestout au long de sa campagne se situent pour l’essentiel à la marge du programmeofficiel du Parti socialiste commun à tous les candidats. Et sur un certainnombre de points importants, elles lui sont étrangères. La démondialisation qu’il prône n’est pas différente à bien des égardsdes propositions du programme partagé du Front de Gauche. À commencer par lavolonté de briser les reins du capitalisme financier responsable de la criseactuelle et de mettre les banques sous la tutelle de l’État.
Que ces idées recueillent un tel succès au sein même duParti socialiste et dans son électorat prouve deux choses :La première est que le Partisocialiste dans son ensemble n’a pas pris la mesure de la volonté de changementdes Françaises et des Français. Il ne s’agit pas seulement de se débarrasser deNicolas Sarkozy. Mais bien du désir d’un véritable changement :c’est-à-dire, non pas la continuation des politiques d’accompagnement dusystème néolibéral qui sévit actuellement dans le monde occidental, mais bienune véritable rupture avec ce système dont nos concitoyennes et concitoyens ontdésormais bien compris avec les derniers développements de la crise, àl’exemple de ce qu’endure le peuple grec, qu’il nous mène inexorablement à lacatastrophe.La seconde est que rien ne pourra se faire sans le Front deGauche. Quelques vagues promesses et aménagements à la marge du programme duParti socialiste ne suffiront pas à rallier les voix des électrices et desélecteurs de gauche qui ont soutenu la candidature d’Arnaud Montebourg. Alors quedans le même temps, en dépit de l’ostracisme quasi général organisé par lesmédias à l’égard du Front de Gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon, lesderniers sondages – même s’ils ne sont pas notre tasse de thé – montrent que cedernier progresse régulièrement quand bien même la campagne du Front de Gauchen’en est qu’à ses balbutiements. La percée des idées développées par ArnaudMontebourg, concrétisée par son résultat au premier tour des primairessocialistes, est donc un signe extrêmement encourageant pour le Front de Gauche,qui fait naître un formidable espoir. Celui de voir l’autre gauche tenir têtesans complexe en 2012, au premier tour de la présidentielle, aux tenants dusocial-libéralisme.
Ce dimanche 9 octobre, l’espoir à gauche a changé de camp.
Reynald Harlaut
Parti de Gauche, Front de Gauche