Après les nombreux gestes récents d'ouverture du Président birman Thein Sein, il en restait un qui s'avérait incontournable afin que l'Occident et le peuple birman commencent à croire à un début de volonté réelle de changement en Birmanie: l'amnistie et la libération des 2000 prisonniers d'opinion.
C'est qu'on y allait pas de main morte avec les opposants, du temps - pas si lointain - de la junte au pouvoir!
Et les années de prison se distribuaient fort généreusement! Il n'était pas rare de voir, ici et là, des peines de 50 ans, 60 ans, voire plus, punir de simple délit d'opinion!
Zarganar, le “Coluche” birman en sait quelque chose, lui qui a ainsi écopé de 65 ans (ramené à 35) pour avoir seulement donné à manger à des moines qui manifestaient et avoir répondu à quelques interviews de la presse étrangère.
Des prisonniers libérés dans les tout prochains jours “Pour le moment, nous n'avons pas encore été officiellement informés”, dit Ma Nyein, la soeur de Zarganar. Mais nous nous attendons à sa libération prochaine”.
Meme son de cloche du coté des familles des étudiants Min Ko Naing, Ko Ko Gyi et Min Zeya qui annonçent se préparer à partir vers la prison de Kengtung, située dans l'état Shan pour d'éventuelles libérations jeudi.
Win Tin, le célèbre journaliste-écrivain de 84 ans, qui a passé une bonne partie de sa vie derrière les barreaux avant d'etre libéré en 2009 et de continuer à militer à la Ligue Nationale pour la Démocratie, a, lui aussi, bon espoir. “La question a déjà été discutée par Aung San Suu Kyi avec le gouvernement”, confie-t-il.
Combien de prisonniers concernés? Seul Tate Naing, le secrétaire de l'AAPP, l'association des familles de prisonniers, se montre plus inquiet.
“Nous avons déjà assisté à plusieurs amnisties, en particulier en juillet dernier, se souvient-il. Or, seul un très petit nombre de politiques avaient été libérés au milieu d'un grand nombre de petits délinquants”.
Et d'ajouter: “Cette fois, il nous faut etre très vigilants!”
Une vigilance que partagent, bien sur, tous les démocrates birmans, mais aussi les gouvernements occidentaux et toutes celles et tous ceux qui, de par le monde, agissent depuis des années aux cotés d'Aung San Suu Kyi pour conduire la Birmanie sur le chemin de la démocratie, de la paix, de la réconciliation nationale et du renouveau économique, social et culturel.
Le peuple birman a trop souffert. Il a droit, aujourd'hui, enfin, à un peu de bonheur!
Aung San Suu Kyi, site français d'information et de soutien à Aung San Suu Kyi et à la Birmanie / Myanmar
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