Ce dimanche est à marquer d’une pierre blanche. Réaliser une telle consultation en mobilisant des ressources propres à l’exclusion de toute autre, en mettant sur pied une organisation remarquable, transparente et fiable, est incontestablement une grande réussite. Chapeau, les bénévoles, un bel exemple de démocratie, comme notre société n’en comptait plus depuis longtemps. Sur le plan politique, l’ensemble de la démarche l’est tout autant, à la seule différence que le processus n’est pas fini. Il reste le second tour, avec en ligne de mire, le plus important, les scrutins présidentiels et législatifs.
Ce premier tour de primaire permet surtout de dresser une photographie grandeur nature des aspirations des militants et sympathisants du Part Socialiste, la composante la plus importante de ce qu’on appelle communément «le peuple de gauche», mais pas la seule. Compte tenu de la participation, cet état des lieux est particulièrement pertinent et doit éclairer les responsables socialistes. Il doit notamment permettre d’affiner le programme de celui, quel qu’il (elle) soit, qui sera chargé de renverser le monarque actuel au nom du peuple. Cette opération n’est pas une sinécure, parce qu’entre Hollande et Aubry d’une part, Montebourg de l’autre, les écarts se sont creusés, affichant des positionnements bien différenciés, presque opposés. Pour récupérer les voix du nouvel homme fort du PS, il va falloir effectuer des danses du ventre bizarres et bien des circonvolutions contre-nature. Mais c’est là tout le charme de la vie politique : se mettre au service des français, de leur aspirations, de leurs désir d’avenir…. La réussite passe par là.
Le PS vient de gagner haut la main le quart de finale. C’est très bien mais en soi, cela ne sert à rien s’il ne va pas plus loin, s’il ne parvient pas à faire la synthèse du message que lui ont envoyé les français ce dimanche d’automne pluvieux. En l’état, c’est un bulletin blanc que je placerai dans l’urne dimanche, pour le second tour, car pour l’heure, je ne me reconnais pas en Hollande, très insuffisamment positionné à gauche, et encore moins en Aubry, en technicienne froide et sans passion. J’attends de leur part, lors du débat de mercredi, qu’ils montrent leur capacité à écouter le message qui vient de leur être adressé, et le traduire en propositions, et surtout à rassembler sans céder à la démagogie. Je mettrai alors un nom sur mon papier blanc, et il sera alors temps d’aller remporter la demi-finale. Ensuite, il faudra encore remettre l’ouvrage sur le métier, cent fois, mille fois, écouter toujours et encore, proposer, rassembler, pousser et convaincre, pour la grande finale.
Parce qu’en mai 2012, il est inconcevable de la perdre…
PS : dans la foulée, vous pouvez voter pour Romain…