Quelques petites réflexions autour de la primaire socialiste.

Publié le 10 octobre 2011 par Leunamme

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dimanche, avec le premier tour de la primaire socialiste, il s'est passé quelquechose de neuf et de vivifiant en politique française. Même à droite ils le reconnaissent, en se pinçant le nez certes, mais ils l'admettent. Du succès de cette primaire, de l'engouement qu'il y a eu autour, on peut tirer quelques enseignements :

- Une participation encourageante : 2 millions et demi de votants ! Beaucoup de dirigeants socialistes auraient signé pour seulement la moitiè il y a plusieurs. Il faut voir là le signe d'une véritable attente du peuple du gauche. Pour autant, la surprise du nombre ne doit pas cacher les zones d'ombres. Ce sont surtout les classes moyennes et les personnes agées qui se sont déplacées. Les classes populaires et les jeunes sont pour beaucoup d'entre eux restés chez eux. Or, on le sait, il n'est pas de victoire de gauche possible sans la reconquête de ces électorats. Le parti socialiste a donc encore du travail devant lui pour redevenir un parti populaire.

- Des sondages à la ramasse : Encore une fois, ils se sont plantés ! Et encore une fois, il n'y a aura aucune remise en question. Quelques chiffres pour se faire une idée du plantage. Entre le 23 septembre et le 6 octobre les différents intituts donnaient entre 11 et 15 point d'avance pour François Hollande sur Martine Aubry. Il n'en aura que 8 à l'arrivée. Mr Hollande n'était jamais donné en dessous de 40, et Mme Aubry jamais au-dessus de 30. Ils feront 39 et 31. Plus flagrant encore, si plusieurs instituts ont bien vu que Mr Montebourg serait devant Mme Royal, son score n'avait jamais dépassé le 12 %. Il fera 17 ! 

- Des Médias qui font l'élection : Ce n'est qu'avec les débats télévisés qu'Arnaud Montebourg a vu son audience augmenter auprès des électeurs de gauche. A partir du moment où il a bénéficié de la même couverture médiatique que les autres candidats, sa côte de popularité a monté en flèche. Si cela avait été le cas depuis le début officiel de la primaire (le mois de juin), voire depuis qu'il a annoncé sa candidature, je suis convaincu qu'il aurait été au second tour. Une fois de plus les grands médias en censurant certains concurrents, n'ont pas joué le jeu démocratique.

- Un parti socialiste qui en ressort plus à gauche : Arnaud Montebourg, avec son excellent score est devenu incontournable au PS. Espérons qu'il saura ne pas donner de consignes de vote pour le rester. Mais plus que le personnage, ce sont les idées qu'il a porté qui sont devenues centrales pour la future campagne : la démondialisation, la sixième République, l'économie coopérative. Quelque soit le vainqueur du second tour, il n'aura pas le choix, au premier tour de la présidentielle, s'il veut faire un bon score, il sera obligé de tenir compte d'une manière ou d'une autre de ces problèmatiques.

- Le Front de gauche se frotte les mains : Cela a beaucoup été dit, entre Mélenchon et Montebourg, il n'y a que peu de différences idéologiques. En tous cas beaucoup qu'entre Montebourg et les deux candidats restants. Le score de Montebourg prouve que Mélenchon a raison quand il dit qu'il peut récupérer une part non négligeable de l'électorat socialiste. Il a assurément de la marge. J'irai même plus loin, quand Mme Le Pen proclame qu'elle se sent des idées d'Arnaud Montebourg, il ne s'agit pas d'une tentative de récupération, mais d'une digue. Elle sait bien qu'une partie de l'électorat populaire qui est le sien pourrait retourner dans sa famille d'origine, la gauche, si celle-ci retrouve un discours conquérant et protectionniste. Or, avec Mélenchon et Montebourg, c'est le cas.

Sur le sujet :

Jef analyse lui aussi les résultats de la primaire.

Annie pense aussi que Montebourg a travaillé pour le Front de gauche.

Sur d'autres sujets :

Jacques a trouvé le vrai perdant de la primaire : Copé.

En quelques lignes, Gballand nous gratifie de petites nouvelles jouissives.

L'actualité en vidéo et en poésie, c'est sur le Journal de Personne.

Cloudy et la méli-mélo racontent leur quotidien avec tendresse.

Ne pas oublier la revue de web d'Olivier.