Le score d’Arnaud Montebourg aux primaires socialistes n’aurait pas été aussi élevé si un mouvement de fond national et international ne l’avait pas précédé. AM a concrétisé et légitimé ce mouvement au PS sous le label «démondialisation» qui se place dans la continuité du mouvement des «indignés» et dans la logique d’une prise de conscience collective antilibérale.
Le refus des inégalités, des injustices et des tyrannies molles ou dures, ce n’est pas rien. Son score en est le reflet.
C’est un succès, pas une victoire et il faudra que cela ait une suite. On ne se contentera pas d’avoir pesé si le pire n’est pas évité, le pire étant la soumission à une oligarchie ultralibérale de droite comme de gauche, avouée ou maquillée.
Il ne s’agit pas tant de savoir sur quel candidat du PS les voix d’AM se porteront mais de savoir qui, à terme, sera le plus crédible et le plus qualifié pour relayer ce qu’elles signifient, et surtout comment se fédérera-t-on ?
Pour l’instant et à l’instar d’une équipe de rugby capable de marquer des essais sans trop en encaisser, il va falloir nettoyer la mêlée sans mollesse. Les équipes respectives de M. Aubry et de F. Hollande comportent chacune des éléments ou joueurs suspects de hors jeux, voire d’antijeu : pacte de Marrakech et sparadrap DSK via quelques seconds couteaux (Cambadélis) pour la première ; garde rapprochée du même ex du Sofitel pour le second (Le Guen, Moscovici …), sans oublier les cartons rouges décernés ici et là par ce qu'il reste des autorités judiciaires.
Et sans parler des ententes étranges qui subsistent et pourraient être entretenues avec l’OMC de P. Lamy, la Présidence de l'Autorité des marchés financiers de JP. Jouyet ou le FMI de C. Lagarde, laquelle a été félicité par les deux représentants du PS encore en lice, pour sa nomination à la tête de ce machin qu'il faudrait dé-mondialiser d’urgence.
Les dénégations des uns et des autres, dénégations qui se multiplieront dans les jours à venir, sur les relations privilégiées qu’ils entretiennent avec des personnages décidément douteux pour qui souhaite une République portée par une vraie gauche socialiste, ne suffiront vraisemblablement pas à enflammer la campagne. Faudra-t-il s’en contenter ?....