Martine Aubry et le Marché

Publié le 10 octobre 2011 par Aurelinfo

Aujourd’hui, le rapport des socialistes au marché est clair. Nous reconnaissons ce que le marché apporte en termes de créativité, d’innovation et de concurrence. Mais nous savons aussi que, pour que cela existe, il faut des règles : lois sur la concurrence pour empêcher les fraudes et les ententes, réglementations protectrices des consommateurs pour contrôler le  prix et la qualité des produits, lois sociales pour éviter que la réduction des prix et donc des coûts se fasse au détriment des salariés.

Mais le marché et ses principes ne peuvent être appliqués directement aux biens collectifs comme l’éducation, la santé, les grands réseaux de transport. Car si ces secteurs devaient relever essentiellement d’une logique privée, ils privilégieraient les décisions les plus rentables à court terme en excluant une partie de la population et des territoires. (…)

Enfin, nous savons que le marché est inapte à réaliser deux objectifs pourtant majeurs d’un projet de société.

D’une part, le marché ne sait pas mettre en place une juste répartition des fruits de la croissance. C'est le moins que l'on puisse dire. Cela implique donc une intervention de l'Etat, directement par la définition de salaires minima et la stimulation de la négociation sociale, et indirectement par la redistribution sociale ou fiscale.

D'autre part, le marché est myope : il ne prépare pas l'avenir et privilégie la rentabilité à court terme plutôt que l'investissement à moyen ou long terme dans la recherche, les équipements ou la formation des salariés. Il ne mesure ni les effets néfastes de l'action des entreprises sur l'environnement, ni les coûts sociaux des licenciements boursiers ou de la précarisation des emplois.

Nous préconisons donc une claire répartition des tâches entre le marché et l'Etat. Ce dernier doit être présent dans les biens collectifs qui assurent l'accès de tous aux droits fondamentaux et l'accès des territoires au développement. Dans la période de libéralisme financier que nous vivons, nous savons aussi que seul l'Etat peut agir avec force dans la préparation de l'avenir par la recherche, le développement durable et l'élévation du niveau des connaissances.

Source : Martine Aubry