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Le match Hollande-Aubry

Publié le 10 octobre 2011 par Bernard Girard

Thierry Desjardins interprète ces résultats comme le signe d'un glissement à gauche de l'électorat de gauche. Ce qui promettrait de bons résultats pour Jean-Luc Mélenchon lors de la prochaine présidentielle. On peut effectivement interpréter le succès de Montebourg de cette manière. On peut également l'attribuer à son talent, à sa capacité à proposer une solution indolore à la sortie de crise quand ses concurrents ne proposent que du sang et des larmes, je veux dire des augmentations d'impôts. Là où Hollande, Vals, mais aussi Aubry demandent des efforts aux Français, il en promet pour les Chinois, c'est tout différent. Est-ce être plus à gauche?
L'échec de Ségolène Royal sonne comme un avertissement à tous ceux qui seraient tentés par le populisme. Le corps électoral ne s'est pas laissé séduire par les solutions trop simples, du type interdiction des licenciements boursiers qu'elle mettait en avant. Et celui de Vals comme un avertissement à tous ceux qui seraient tentés par la reprise des thèmes de droite. Les électeurs de gauche ne veulent certainement pas d'un sarkozysme light.
Une chose en tout cas est sure : l'incertitude durera donc jusqu'au dernier moment. Aubry parait la mieux placée (ses voix + celles de Montebourg et Royal > à celles de Hollande + Valls + Beylet) mais l'alliance Aubry-DSK peut inquiéter ceux à la recherche d'une gauche "dure" tandis que la mésentente entre Aubry et Montebourg peut inciter celui-ci à choisir Hollande ou à s'abstenir de toute recommandation. Beaucoup devrait en fait dépendre des prochains sondages sur la présidentielle, celui qui passera pour le meilleur candidat face à Nicolas Sarkozy aura un avantage majeur, et, bien sûr, du débat de mercredi. Hollande que l'on présente comme un mou, mais qui sait être ferme comme le montre ses réponses à l'interview musclée de Mediapart, va devoir se montrer extrêmement convaincant, dominateur ou, plutôt, surplombant (il faut qu'il donne l'image du Président face à son Premier Ministre) mais aussi capable d'écoute, avec une vision sur le moyen terme qui l'exonère de l'obligation d'entrer, comme le fait si volontiers Martine Aubry, dans le détail des mesures à prendre. Il faudra, en somme, qu'il se révèle présidentiel.
On dit que Hollande et Aubry ne s'aiment guère (mais Aubry et Montebourg ne s'aiment pas beaucoup non plus et l'on sait que les relations de Martine Aubry et Ségolène Royal ont longtemps été difficiles), mais ils sont sur le fond assez proches. On va chercher des nuances, mais ils sont plutôt bonnet blanc et blanc bonnet. Et l'important est moins qui l'emporte que de savoir si celui qui l'emportera dimanche soir sortira de cette élection avec une légitimité assez forte pour entraîner derrière lui toute la gauche sans arrières pensées? C'est ce qui avait manqué à Ségolène Royal. Il est vrai que cette fois-ci les choses ont changé : la volonté d'en finir avec la présidence Sarkozy peut faire oublier bien des rancoeurs.
Le match Hollande-Aubry

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