C’est un échange de mails entre une femme et un homme. L’homme a proposé peu avant le début de ce dialogue une relation sexuelle à cette femme dont le seul interdit et ce, sans condition, est de ne pas avoir de sentiments pour lui. Mais rien n’est très clair. Et comment peut- on prétendre ne pas tomber amoureux lorsqu’on a pas même encore fait l’amour ? Et puis en amour il n’y a aucune règle, tout est possible avec les sentiments. Au début elle n’accepte pas, elle le fuit, puis…
Moi : En fait c’est simple, on s’échappe du monde lorsque l’on est ensemble tout en continuant le cours de notre vie séparément. Et de plus on développe un nouveau concept d’une histoire sans histoire. Je pense que cela vaut la peine d’essayer.
Lui : J’ai vraiment bien fait de passer te voir ce soir. Force est de constater que c’est mal barré notre affaire. Regardes objectivement ce qui est entrain de se passer. Tu as été claire et franche en disant que les sentiments tu ne les fuis pas. Moi aussi je suis franc en te disant que je ne veux pas investir au-delà de l’instant plaisir. Je te le répète, je ne veux pas te faire de mal, j’endosse le rôle du fumier. Ma proposition fonctionne si je suis sur que t’en as rien à foutre de ma pomme. En fait à y réfléchir je suis vraiment trop con, il faut des sentiments pour faire l’amour. Pour ma défense je ne propose pas l’amour mais du plaisir, du cul en fait. Si tu m’insultes en guise de réponse, je l’ai peut être bien mérité. Je t’embrasse. 14 juin 10
Moi : Donc si je comprends bien on devra faire l’amour partout sauf dans un lit, dans toute ambiance autre qu’une chambre et de tout ce qui puisse approcher tout sentiment d’intimité autre que le sexe. C’est bien ça ? Est ce que tu es un fumier ? Es tu con ? Tu le sais mieux que quiconque. Que tu sois sur que j’en ai rien à foutre de ta pomme, ça non!
Lui : Je sais que je ne suis pas un fumier, c’est pour cela que je te mets en garde. Si tu préfères faire du sexe dans un pieu ce n’est pas le problème. Mais ce sera du sexe, pas l’amour et sa cohorte de niaiseries. 15 juin
Moi : Un pieu ou autre chose là n’est pas le problème. Tu dis que tirer un coup ça ne t’intéresse pas mais c’est exactement ce que tu me demandes. J’avoue que j’ai un peu de mal à te suivre. 16 juin
Lui : J’ai hésité à t’appeler ce soir et à passer te voir. J’ai vu ma psy qui m’a bien recadré. Ce que je te propose c’est n’importe quoi, pour toi comme pour moi. Je lui ai parlé de notre escapade à la rivière. Elle m’a décortiqué la symbolique, c’était limpide. Je suis vraiment désolé de t’avoir embarqué dans mon délire, néanmoins nous avons tissé des liens amicaux forts et c’est je crois le plus important dans cette histoire. Cette amitié vaut le coup de ne pas jouer aux apprentis cascadeurs, tu ne crois pas ? J’ai un bon bout de chemin à faire autour du moi, je t’en ai déjà parlé. L’étrangeté de ma proposition est le témoin du travail que je dois faire, me remettre en phase avec la réalité du fonctionnement des relations sentimentales. 17 juin
Moi : J’ai lu ton message ce matin… je vais faire simple je suis contente de cette prise de conscience… t’en avais besoin je pense. Quelque part je me sens ‘soulagée’… je serais très curieuse que tu m’éclaires à propos de la symbolique… je t’embrasse. 23 juin
Moi !!! Ca va ?? J’aimerais te voir bientôt dans pas trop longtemps. Passer quelques heures avec toi et même sans trop parler. Suis dispo jeu vend à peu près. A toi ! Je t’embrasse. 24 juin
Lui : Oui ça va, je jongle avec le taf un peu prenant, mon fils, la vie. Tu sais, je vais prendre un peu de distance, excuse moi, j’ai besoin d’être en face de moi et de le définir. Ca n’empêche pas de boire un café dans la semaine, je dois te rendre tes disques d’ailleurs. Je te téléphone début de semaine prochaine. Bises.
Moi : Oui en fait une phase de plus… oui en plus de mes dvd c’est le tissu que je tiens vraiment à récupérer. Donc merci de me ramener tout ça quand tu auras le temps. A bientôt ! 27 juin
Moi : Juste te dire que j’aimerais te voir malgré que... mais j’ai envie de te le dire. Voilà c’est tout c’est simple. Je t’embrasse. 7 juillet
Moi : Puisque nous pouvons tout nous dire, j’ai eu le sentiment d’avoir la peste ou pire lorsque tu m’as appelée, deux heures après ‘avoir tiré un coup’ !! pour faire redescendre tu as du talent ! bref j’espère que nous en aurons encore l’occasion. Tu as du constater comme moi que nous avons du potentiel. Mais t’es tout de même un barbare !
Lui : Excuse-moi mais j’ai effectivement flippé hier, trop de fatigue. Ça va mieux aujourd’hui. Tu as raison je suis franc mais ça fait avancer un peu plus vite même si ce n’est pas toujours agréable. Donc voilà nous avons tiré un coup mais faut pas s’installer dans la visite dominicale programmée. La loi de l’occasion qui fait le larron est une règle sympathique comme hier soir. A bientôt
Moi : Comme tu peux être blessant ! On ne m’a jamais parlé ainsi !! Je ne suis même pas sure que tu t’en rendes compte !! Tu ne perds pas une occasion d’être désagréable avec cet air de petit con!! 9 juillet
Lui : Je ne suis pas blessant, je dis ce qui ne doit pas rester dans le non dit. J’ai beau te le répéter, je vois bien que tu te leurres à mon sujet. J’ai été inconséquent de te proposer mon mélange amitié/cul. Voilà j’ai assumé ce que j’ai allumé. On en parle autour d’un verre à l’occasion.
Moi : Avec toi tout est si compliqué !!! Tu te prends vraiment trop la tête et pour rien !! J’ai rarement vu ça !! On en parle à l’occasion comme tu dis. 12 juillet 2010
Coupure d’une année avec quelques rares sms et mails et deux brèves rencontres.
Lui : Ai bien reçu ton coup de fil, étais à la construction d’une maison en bois. Coté emploi du temps ça va se relâcher un peu maintenant. Coté vie j’ai à nouveau tout le champ du possible face à moi. Libre le gars. A ta convenance pour expression sexuelle aléatoire.
Moi : Je ne suis pas très surprise de cette nouvelle. En ce qui concerne une expression sexuelle aléatoire, commençons par nous prendre un café, histoire de voir dans quel état d’esprit on peut aborder la question. Quand tu veux.
Lui : L’état d’esprit n’a pas changé, ya qu’après 20 ans de couple, je n’ai pas envie de reprendre une relation basée sur l’impossible à tenir. Coté cul ? c’est comme faire un tennis sans compter les points. Faire du sport utile histoire que le corps exulte. L’état d’esprit pour aborder la question ? Relax et naturel, sans aucun enjeu, capote et bon temps ! Voilà le résumé, quand tu veux, le pousse café quand t’en auras envie. A plus. 13 septembre 2011
Moi : Alors cette ‘expression sexuelle aléatoire’, on la commence quand ?
Lui : Ce n’est pas dur c’est quand les hormones atteignent un pic et que tu t’accroches aux branches. Coté santé et responsabilité vis-à-vis d’autrui je suis allé faire un dépistage HIV, tout va bien. Ce serait pas mal de boire un coup avant de tirer un coup, histoire d’être bien au clair sur les règles cooptées. Je veux bien être le gars qui passe te prodiguer du sexe, en aucune sorte le petit copain ou que sais-je encore. Le sexe à la papa maman ça me gonfle et j’ai plus envie de passer par des circonvolutions niaiseuses. Voilà du sexe débridé sans aller chercher plus loin, ça te va ?
Moi : Que dire après cette oration ? Une simple condition en ce qui me concerne : de la simplicité et peu de discours sur la vie de couple de merde, le sexe à la papa maman… je ne suis pas là pour entendre ça. Je ne suis là que pour le plaisir, que l’on se fasse du bien. Alors, on se voit quand ?
Lui : Alors là merci ! Je viens de relire mon mail et du coup je constate à quel point je dois me calmer ! N’importe quoi ! Je veux tellement que ce soit clair que je grossis le trait, mais la vie ce n’est pas comme au théâtre. Peu de chances que tu assistes à une litanie sur la vie de couple. J’ai été épargné pour ce travers ci. Mais sache que c’est du cul, point à la ligne, pas du bout des doigts je ne suis pas une mouche. On se voit quand ? Et bien là est le jeu peut être aussi, pas avant que tu m’ais trouvé un appât adéquat. 19 septembre
Moi : Un appât adéquat !!!?? des dessous sexy ? le sexe rasé ? de la drogue ? une autre fille ? (humour). C’est plutôt un terme que l’on utilise pour la pêche !! à la base, je t’ai envoyé un sms pour qu’on se boive un café, qu’on se revoit déjà et sans aucune arrière pensée ! tu me réponds par mail que tu es libre pour expression sexuelle aléatoire. Jusque là tout va bien. Puis viennent les tirades sur ton ressenti, tes envies… ton tes ton tes… es tu exactement dans le même état d’esprit d’il y a un an ? je ne tiens pas à me compliquer la vie, j’ai trop de choses à faire… moi j’ai envie d’un bon copain que je vois de temps en temps et avec qui je me fais du bien au lit. On sait tous les deux qu’on a un bon potentiel sexuel pour s’éclater. Si c’est trop pour toi et bien dis-le… STP : prends ton tel et appelle moi qu’on se voit pour parler de vive voix de tout ça… en nous voyant on saura de suite si quelque chose est possible. 20 septembre
Lui : Tu as raison, il faut prendre le temps de se croiser. Aujourd’hui c’est encore la course… je te téléphone aujourd’hui même. 21 septembre
Moi : ‘Le dernier point d’appui de toute vérité et de toute existence, c’est la spontanéité de l’esprit’. Et toi la spontanéité, tu connais ? tu n’es pas très pressé de me voir… ou quoi ? moi je suis très curieuse de voir comment tu gères toutes tes paroles, tous ces mots… et voir si on peut vraiment s’éclater ensemble. A toi… 23 septembre.
Depuis on s’est revus, bien plus détendus… a sort of work in progress ! mais il est toujours dans ce refus voire ce déni, auchoix… du sentiment amoureux.
Anthea
Sept 2011