Comme je ne pouvais pas voter ce dimanche et que sur Twitter on se faisait passer en douce des photos de Jamel votant, que moi je n'aurais donc l'occasion de rencontrer aucune célébrité, j'ai pensé à d'autres sortes de problèmes et à ceux de Rachel Bilson.
C'est une minette de L.A. qui a joué dans une teen série dans les années 2000, Newport Beach.
Depuis 2007, elle n'a pas eu des max de boulots. Mais elle reste une fille en vue.
C'est une sorte de métier qui consiste à sortir de chez soi et à être photographié parce qu'on est bien habillé.
C'est assez exigeant parce que c'est du 24-24. Je veux dire, c'est même pas du 3-8, c'est un vrai temps plein, pas nos 7h à nous qui laissent 17h de répît dans une journée, quand même.
Elle, c'est quand elle promène le chien.
Quand elle porte des paquets.
Quand elle tire un gros caddie.
Quand elle prend l'escalator.
Même quand elle est en train de faire son choix dans un magasin.
Alors que nous, par comparaison, quand on a claqué la porte du bureau on est tranquille pour déambuler à Prisunic. Sans pression.
Rachel, non.
Quand elle a bien fait son boulot, paraissent ensuite dans les magazines des petites explications pour avoir le style de Rachel.
Soit, littéralement.
Soit grossièrement.
Le truc c'est, quel est le modèle économique derrière tout ça ?
D'où Rachel tire-t-elle sa thune ?
Elle n'est pas mannequin, n'a pas de blog avec une bonne régie publicité à ses côtés, elle n'est pas styliste pour un journal de mode.
Elle sort de chez elle bien habillée, ralentit le pas, clic-clac et un paparazzi empoche le fric.
Une question d'image pour décrocher des rôles au cinéma ?
Ben non.
Rachel ne tourne pas.
Ca lui permet de décrocher des contrats publicitaires ?
Jusqu'ici, elle a été égérie pour des glaces. Les glaces Magnum. Et "directrice du style" pour un vendeur de lunettes.
Je ne dis pas qu'elle ne s'est pas foutu quelques dollars dans les poches mais il reste quand même un gros différentiel entre le nombre de photos parues d'elle dans la presse et les bénéfices qu'elle en tire.
Elle fait vivre des journalistes, des photographes, des patrons de presse, des livreurs, des kiosquiers, des imprimeurs pour pas un kopeck en retour ?
Attention, mademoiselle ne fait pas profession de vendre sa vie privée, en cela n'est pas stricto sensu une people. Elle sait porter des vêtements de tous les jours. C'est tout. Y a pas de nom de métier pour ça. Ca devrait.
Aussi, Rachel est bel et bien un raté de l'économie de la célébrité, n'étant payée pour rien de ce qu'elle fait directement (sortir de chez elle bien habillée), bien que sa compétence en ce domaine soit reconnue et ne parvenant pas à obtenir une rémunération par une quelconque activité de star comme il en prolifère (chanter, réaliser un film, faire du théâtre, écrire un livre) bien qu'elle soit très exposée.
L'ultime perversité de la chose étant que son statut de célébrité empêche toute reconversion dans un domaine moins exposé, synonyme alors de déchéance publique.
Je m'inquiète. Je ne m'inquiète pas souvent et la dernière fois c'était pour les maliens du 94 de la rue des Sorins mais eux, en terme de déchéance, ils sont comme qui dirait protégés.
Aujourd'hui, ils vivent sur un terrain de foot en terre de Montreuil. C'était le leur de toute façon, c'est eux qui y jouaient aux football.
Rachel, sa porte de sortie, c'est aujourd'hui de vendre des chaussures sur Internet. C'est pas beaucoup mieux.