L'augmentation du prix du riz thaï résulte d'abord d'une promesse de campagne de Yingluck qui doit entrer en vigueur mi-octobre, et qui va se traduire par "un programme massif d’achat public de riz à un prix supérieur au prix de marché , afin de permettre aux riziculteurs thaïlandais de sortir de la pauvreté. (...) Le gouvernement achètera le paddy de riz blanc à 15.000 baths (360 euros) alors qu’il s’échange aujourd’hui sur le marché aux alentours de 9.000 baths (216 euros), et 20.000 baht par tonne pour le riz parfumé au jasmin.Le gouvernement n’a, cependant, pas fixé de limite aux volumes potentiellement achetés avec les deniers publics, ni de limite dans le temps. La mesure suscite de nombreuses réactions car le riz n’est pas une céréale comme les autres. Elle constitue la nourriture de base de 3 milliards d’individus sur la planète."
Et la Thaïlande, c'est le premier exportateur mondial de riz...donc une augmentation artificielle de 50%, ça va forcément avoir un impact... mais peut-être pas celui escompté ! L'idée première était d'améliorer le niveau de vie des paysans thaïs et pauvres, mais le résultat risque surtout d'affaiblir la position de la Thaïlande sur un marché international où les concurrents ne manquent pas. D'ailleurs, "le Vietnam, l’Inde et la Birmanie accueilleraient le plan thaïlandais avec enthousiasme, puisqu’il s’agit pour ces pays d’un gain de compétitivité considérable". Comme le dit le président émérite de la Thai Rice Exporters Association, "la Thaïlande est le seul pays sur la planète où des subventions visent à augmenter les prix" !
Mais tout ça, c'était sans compter avec l' élément imprévu que constituent les inondations spectaculaires liées à la mousson cette année, en Thaïlande, mais aussi dans tous ses pays voisins, également producteurs et exportateurs de riz, et qui vont forcément provoquer une hausse des prix. " Un million d'hectares de rizières ont été endommagés et l'économie de la ThaÏlande, qui est le plus grand exportateur mondial de riz (elle assure 30 % du marché de la planète), risque d'en être affectée. "L'ensemble de la région va souffrir de la hausse des prix alimentaires puisque les récoltes potentielles ont été dévastées "
Du coup, au-delà des prix, c'est désormais "un problème de manque de nourriture et un problème sanitaire" auxquels les pays de la région vont être confrontés...
Et une promesse électorale qui risque ainsi de se transformer en fausse bonne idée...
Sources: LeMonde, Reuters, Thailandefr, Thailandefr, SudOnline