The Hunter
Roadrunner Records
États-Unis
Note : 8.5/10
par Julien Lamoureux
Après avoir abordé les thèmes du feu (sur l’album Remission), de l’eau (Leviathan), de la terre (Blood Mountain) et de l’éther (Crack the Skye), le groupe Mastodon était à court d’éléments. C’est alors que le surprenant groupe américain a accouché d’un nouveau bébé : The Hunter.
Commençons par les faits. Cinquième album de l’ensemble formé de Troy Sanders (basse et voix), Brent Hinds (guitare et voix), Billy Kelliher (guitare) et Brann Dailor (batterie), The Hunter a été enregistré en compagnie du producteur Mike Elizondo qui a déjà collaboré avec 50 Cent, Alanis Morissette et Avenged Sevenfold. Pas mal polyvalent, n’est-ce pas? Le chanteur de Neurosis, Scott Kelly, a par ailleurs prêté sa voix au groupe sur la chanson Spectrelight.
La première chose à remarquer : la pochette de l’album. Celle-ci illustre une sculpture de bois faite par l’artiste AJ Fosik. Cette œuvre imposante et puissante attire rapidement l’attention et intrigue. Le travail méticuleux de Fosik peut être constaté dans le clip de la première chanson, Black Tongue.
À tous ceux qui avaient trouvé génial l’album précédant Crack the Skye et qui espéraient voir une poursuite dans le même style: vous serez peut-être déçus. Bien que la trajectoire entamée avec cet album, c’est-à-dire un style de moins en moins stoner métal et de plus en plus hard rock, est maintenue, ce nouvel opus est moins épique, moins gigantesque que son prédécesseur, et n’est pas non plus un album-concept racontant une seule histoire. Cela dit, si vous êtes le moindrement ouvert au changement, vous réaliserez vite que The Hunter est plein de belles surprises à travers ses 13 chansons qui ne se bornent pas à un seul style, mais qui explorent plusieurs terrains.
On pourrait reprocher à Mastodon de trop s’étendre, d’avoir créé un album hétérogène manquant d’unité. D’un autre côté, y’a-t-il vraiment un problème à laisser ces quatre musiciens talentueux faire étalage de leur créativité musicale? La réponse dépend d’à qui on la pose, mais passer à côté de The Hunter pour une telle raison serait une erreur.
Sanders et Hinds se partagent encore une fois la majeure partie du travail vocal et leurs voix sont une des choses les plus reconnaissables à l’écoute, ajoutant un charme incontestable à leur musique. Les solos fusent évidemment à travers The Hunter (dont un mémorable à la fin de la chanson-titre), alors que le batteur Dailor y met du sien avec des fills réglés au quart de tour. Ce dernier a aussi pour la première fois composé et chanté une chanson complète, l’extravagante Creature Lives.