8 Octobre 2011, Les Passagers du Zinc, Avignon.
Direction une fois n’est pas coutume la Cité Des Papes, pour une très belle affiche pop rock frenchy et au féminin.
Pas forcément facile de trouver la salle des Passagers Du Zinc quand on est pas du coin, genre de MJC discrète qui partage son parking avec une superette.
L’interieur m’a un peu fait penser à l’Affranchi avec son écran sur le coté, salle à taille humaine au bar très accueillant.
Beaucoup aimé l’état d’esprit et la petite affichette « Vous avez du Claude François » alors que la sono balance plutôt des trucs du style Nasser, Prodigy, Rapture ou plus surprenant, My Bloody Valentine.
Le public est un peu dispersé lorsque commence le set des Andromakers, coup de coeur régulièrement encensé mais pas revues depuis plus d’un an et un live un peu raté à Seconde Nature.
Ce soir, malgré quelques maladresses, ce sera tout le contraire, dans de bonnes conditions et devant une assistance plus ou moins attentive, elles ont assuré avec grâce première partie.
Le duo n’a pour l’instant qu’un EP 4 titres de couché sur disque mais une bonne dizaine de chansons jouées ce soir dont deux inédites à mes oreilles.
Toujours une grosse préférence pour les morceaux les plus mélancoliques comme « Autumn autumn » et « Antique paradise » dont de nouveaux arrangements m’ont encore une fois bluffé.
Les morceaux plus enjoués comme « The Golden Hour » ou « Dancing » me touchent moins, même si elles sont davantage accessibles pour entrer dans leur univers.
Leur son s’est étoffé avec davantage de materiel que leurs synthés cheap (mais tellement chic) habituels.
Nadège au chant s’en donne à coeur joie à tambouriner un caisson de batterie et une tablette sampler aux multiples effets.
Pour le nouveau et très réussi « Mayday », Lucille troque son clavier et son laptop pour une basse bondissante qui offre de nouvelles perspectives à leur pop.
On aura également le loisir de découvrir le lancinant « B for Beaches » pour finir, pas mal mais moins marquante que « Mayday ».
Le public semble avoir apprécié et leur reserve des applaudissements nourris à leur départ, vos chroniqueur et photographe du soir encore une fois séduits.
La salle est désormais bien pleine pour Le Prince Miiaou alias Maud-Elisa Mandeau et son groupe qui ont grandement motivé notre venue en Avignon.
Leur concert prévu à Marseille au printemps avait été annulé faute de préventes, une frustration effacée ce soir.
J’avoue ne pas être un fan de la première heure, ayant été au départ rebuté par l’album « Safety First » (2009) écouté un peu trop vite.
C’est l’insistance d’un lecteur aux goûts proches qui m’a convaincu de suivre de plus près cette chanteuse qui a depuis sorti le long en bouche et mieux produit « Fill The Blank With Your Own Emptiness ».
Pour autant, c’est en concert qu’il faut découvrir cette songwriteuse et ses musiciens dont le nom de groupe à mon avis ne donne pas très envie de s’y interesser.
En un peu plus d’une heure Le Prince Miiaou nous cajole pour mieux nous filer la chair de poule après.
Une sacrée présence non dénuée d’humour entre les titres, avec une voix déchirante et une tension progressive qui fait de chaque morceau une baffe magistrale.
On entre dans un univers à fleur de peau nourri au meilleur du rock indé des années 90, qu’il soit anglo saxon (PJ Harvey, Cat Power voire The Delgados) ou français.
Lorsqu’elle se met à interpréter dans sa langue maternelle l’impudique « Frénésies » puis plus loin l’encore plus dérangeant « No Compassion Available », on pense au dénuement et à l’intransigeance de la défunte écurie Lithium.
Des morceaux où l’alchimie avec ses musiciens fait merveille, avec un violoncelle menaçant ou un piano hanté.
Du précédent album on entendra aussi « Football team », le reste étant extrait du dernier disque qui semblent avoir été écrits pour le live.
De la colère et de l’énergie à foison sur « A Story of Devotion » et « Be Silent », une ambiance plus relachée sur « I Love Nobody » ou « Hollow Hero » à la basse entêtante.
Pour le presque joyeux « Turn me off », Maud propose au public medusé de jouer de sa flûte de bec après avoir souhaité en musique l’anniversaire de son guitariste.
Le concert se termine avec le beau « We Both Wait », mais inutile d’attendre un rappel ce soir.
A son retour après des applaudissements nourris, elle nous annonce qu’elle n’en peut plus à cause d’une bronchite mais ajoute avec sourire « ça ne se voit pas parce que j’étais très professionelle ».
Des photos du concert ICI