Il y aurait beaucoup à dire sur l’utilité et la pertinence des primaires en politique, mais il faut au moins leur reconnaître une utilité. Cela permet de voir clair sur l’état d’un mouvement politique à un moment donné. Et malheureusement ce paysage, à gauche, n’est pas pour nous démocrates bien réjouissant.
Ainsi les primaires des verts, puis des socialistes nous auront successivement appris ou confirmé :
- que les verts n’étaient majoritairement pas prêts à promouvoir une écologie pragmatique – préférant une marginalisation annoncée à la perte de leur ancrage à proximité de l’extrême gauche.
- que moins de 7% des électeurs de gauche (soit les scores de Valls et Baylet réunis) se retrouvent sur une ligne réaliste que l’on pourrait qualifier de blairiste – ligne hautement compatible avec les valeurs du centre
- qu’à l’inverse 17% de ces électeurs ont préféré un candidat dont on ne voit pas ce qui le distingue du front de gauche et donc du parti communiste (rappelons nous d’ailleurs qu’il y a peu Montebourg et Mélenchon faisaient alliance au sein du PS avec leur ami Emmanuelli)
- que le socle électoral de la gauche est immuablement la fonction publique et les bataillons syndicaux : d’où le fait qu’il soit impossible de faire un gros score sans promesse inconsidérée aux enseignants (Hollande), et que les sondages aient eu du mal à imaginer Aubry si bien placée et Royal si mal (les sondages ont sous estimé la discipline des appareils et syndicats, favorable à la première, très défavorable à la seconde)
- enfin, et ce n’est pas une surprise, que l’électorat est désormais infiniment versatile et volatil : après avoir porté Royal au pinacle, les mêmes électeurs la ridiculisent désormais en lui accordant que 7% des votes.