A la veille de la tenue des élections présidentielle et législatives de novembre 2011, les artistes musiciens de la RD-Congo apprennent à manifester leur engagement pour tel ou tel autre candidat politique.L’exercice est d’autant encourageant pour le fait qu’il prend corps à la faveur de l’initiation commune à la démocratie et pousse les musiciens à se déterminer sans tenir compte du qu’en dira-t-on...Mais le dur traitement que certains compatriotes de la diaspora réservent aux musiciens en séjour en Europe fait dire aux observateurs que nos artistes musiciens qui exposent au grand jour leurs couleurs politiques ont un zeste de courage dans leurs veines.On a vu dernièrement, lors du Congres du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement -PPRD-, des artistes musiciens qui ont une certaine assise sur les scènes tant nationales qu’ internationales faire chorus autour du parti-phare de la Majorité en mettant à sa disposition leurs talents et émerveillant les dizaines de milliers de personnes qui avaient fait le déplacement du stade des Martyrs.On citerait pêle-mêle, Tshala Muana, Zaïko Langa Langa, Kofi Olomidé qui, lui, affiche les couleurs PPRD chaque fois que le besoin se fait sentir, Félix Wazekwa et cerise sur le gâteau: la réconciliation devant un public pris de court entre JB Mpiana et Werrason, deux frères ennemis qui vivaient en chien et chat depuis plusieurs années.A la manière d’un carnaval de musique, ces artistes ont rivalisé d’ardeur pour donner le meilleur d’eux-mêmes.Comme quoi, pour battre sa campagne, Joseph Kabila sait déjà à la porte de quel artiste musicien toquer.A chacun ses musiciens Dans le camp de Tshisekedi, Marie- Paul Mwant Yav, le meneur de Wenge El Paris, ne se fait pas prier quand il s’agit de mettre le feu aux sorties publiques du président de l’UDPS.On l’a vu le 24 avril 2011 au stade Tata Raphaël enflammer les militants par des chants dont il est seul à détenir le secret, repris en choeur par une assistance qui ne cessait d’en redemander.Cela s’est répété au stade des Martyrs mais cette fois-ci avec la présence d’Alla Massasi Kalala, un musicien qui manie à la perfection la musique traditionnelle de son Kasaï occidental natal en y mêlant des rythmes modernes.Une symbiose décapante qui fait le bonneur des mélomanes. Le leader de Bayouda International, son groupe, ne fait pas la dentelle quand il faut chauffer à blanc le public de l’UDPS avec des chansons composées à l’honneur de Tshisekedi.D’où le soutien qu’il lui apporte. Belle profession de foi qui démontre que nos artistes ont fini par comprendre que faisant partie intégrante de la société, ils n’ont plus à cacher leur soutien à un programme de gouvernance, pour autant qu’il soit de nature à redonner espoir au peuple.La RD-Congo ne fait pas exception. La pratique a déjà implanté ses racines en dehors des frontières nationales.Les exemples d’un Johnny Halliday accompagnant Jacques Chirac à travers la France profonde pour sa campagne électorale, le reggae man ivoirien Alpha Blondy bras dessus, bras dessous avec Laurent Gbagbo ainsi que Barack Obama soutenu par la horde des stars afro américaines de la musique lors de leurs campagnes électorales respectives ont fini par faire des émules en RD-Congo.Pourvu que cela soit bien vu dans ce pays qui chemine encore avec peine sur la route d’apprentissage de la démocratie et pourvu que les compatriotes de la diaspora enclins à chercher des poux sur la tête des gens ne s’y mêlent dans un élan d’intolérance. C’est cela la démocratie.Laurent Buadi/AfricaNews
Magazine Afrique
L’exercice est d’autant encourageant pour le fait qu’il prend corps à la faveur de l’initiation commune à la démocratie et pousse les musiciens à se déterminer sans tenir compte du qu’en dira-t-on...