Rage de dents
de Marika GALLMAN
(Partenariat : Livraddict - Le Petit Caveau)
Editions du Petit Caveau (Sang Neuf),
2011, p. 302
Première Publication : 2011
Pour l'acheter : C'est ICI !
Merci à
et aux Editions
Marika Gallman est née en 1983 au bord du Lac Léman, en Suisse.
Le don inné pour le récit, autant oral qu’écrit, s’est exprimé dès son plus jeune âge. Elle aimait raconter, écrire, mais surtout lire les histoires les plus captivantes. Ses lectures sont très variées, allant de tous les genres de Fantasy au fantastique, passant par le roman policier. Cependant, elle affectionne tout particulièrement l’univers sombre et empli de suspens des polars. Après plusieurs années à chercher sa voie, ce n’est que récemment que l’appel de la plume est devenu une nécessité.
aeve, 21 ans, petite brune aux yeux verts, est une bombe à retardement qu’il ne vaut mieux pas chercher.
Alors qu’elle s’attend à passer une soirée en bonne compagnie, son chevalier servant révèle ses plans : il compte se servir d’elle comme appât pour faire sortir son ennemi de sa cachette. Alors qu’ils attendent l’arrivée de celui-ci pour récupérer la marchandise, Maeve - solidement attachée, mais pas bâillonnée - cherche à en savoir plus et interroge son ravisseur - Lukas. Celui-ci lui fait des révélations plus que troublantes et la jeune fille comprend vite que son entourage lui ment depuis toujours…
Bien décidée à prendre sa vie en main, Maeve s’associe avec Lukas qui prend un malin plaisir à la former aux techniques de combat qui lui permettront de se défendre face à ses puissants ennemis…
orsque Livraddict a proposé ce titre en partenariat il y a quelques semaines, j’ai sauté sur l’occasion. Non seulement j’avais envie de découvrir une nouvelle série - francophone en plus ! - mais je voulais surtout me faire (enfin !) une idée sur les éditions du Petit Caveau, maison qui me fait de l’œil depuis des mois !
Si ma rencontre avec Maeve Regan a (très) mal commencé, je me suis surprise à changer d’avis dans la seconde moitié du texte, et mieux encore, à prévoir de lire la suite dès sa sortie !
Je remercie donc Livraddict de m’avoir offert l’opportunité de découvrir cette petite maison d’édition qui mérite d’avoir une plus grande visibilité ; et évidemment le Petit Caveau pour cette rencontre réussie avec une héroïne au caractère bien trempé.
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En lisant la quatrième de couverture, je me doutais que l’héroïne allait avoir du caractère et je me méfiais un peu. J’aime les héroïnes qui ont une personnalité forte, qui ne se laisse pas faire, qui ont du répondant… mais pas trop non plus. J’ai beaucoup de mal avec les demoiselles « grandes gueules » qui tombent vite dans la vulgarité - d’où mon antipathie envers Anita Blake, summum du mauvais goût (à mon sens) avec ses Nike et sa transpiration. Mais ceci est un sentiment tout personnel. C’est juste que je ne me reconnais aucunement dans ce type de personnages et que je n’aimerais pas non plus les avoir comme amis (et oui, quand je lis un livre, j’aime avoir une certaine connexion avec les personnages : une identification quelconque ou au moins de la compassion), considération vraiment subjective, je le répète.
Tout cela pour dire qu’au début, avec sa façon de jurer à chaque réplique, son envie constante de frapper quelqu’un et l’impression que j’ai eue de la « voir » tout le temps hurler sur tout le monde (une harpie !)… je n’aimais pas du tout Maeve ! J’avais, à mon tour, envie de lui en mettre une tellement elle m’insupportait (c’était le but, peut-être ?) ! Et puis, miracle, à la moitié du texte, dès que Maeve prend conscience de sa nature particulière et qu’elle apprend à la travailler en compagnie de Lukas ; j’ai enfin commencé à l’apprécier et à m’attacher à elle… assez en tout cas pour avoir envie de la retrouver dans le tome suivant ! Bizarrement, plus l’héroïne adopte sa nature surnaturelle, plus je l’ai trouvée « humaine », accessible et émouvante… je vais peut-être l’adorer dans le tome suivant ?
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Du côté des autres personnages « importants », on distingue deux groupes : les ami(e)s humains de Maeve (Elliot, Brianne et Tara) et les figures surnaturelles au courant de son passé (Walter le grand-père cachottier, Lukas le vampire sexy et Lalawethica le colosse silencieux).
Autant le dire franchement, le premier groupe m’a laissée indifférente et même si l’on sent qu’Elliot a plus à offrir, il n’a pas su me convaincre. Du côté des trois autres personnages, je n’ai pas réussi à cerner Walter, trop distant. En revanche - et même si sa personnalité est sans grande surprise - j’ai apprécié Lukas (le vampire torturé qui cache sa douleur derrière la cruauté, ça marche toujours !) et dans une moindre mesure, Lalawethica, présence peu mise en avant mais rassurante. Un gros gros plus pour le personnage qui apparaît à la toute fin ; c’est surprenant, je ne m’y attendais pas !
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En parlant de « je ne m’y attendais pas » et c’est également un point positif de ce premier tome : l’intrigue. Si au début on ne sait pas trop où l’on va et tout semble un peu confus, la deuxième partie réserve de bonnes surprises. Derrière des codes et un schéma narratif qui peuvent sembler banals dans la littérature du genre, il y a plus. Marika Gallman offre des rebondissements surprenants et je suis sûre qu’elle nous en réserve d’autres pour la suite ; en tout cas j’espère !
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Dernier point que je souhaite aborder dans ce billet : la forme. Pour rejoindre ce que je disais plus haut au sujet de l’héroïne « grande gueule », j’avoue que sa façon de s’exprimer - certes en accord avec sa personnalité - m’a dérangée. Les « bordel de merde » et les « nom de Dieu » à répétition, c’est usant. Heureusement, ils m’ont semblé moins nombreux dans la deuxième partie du texte, alors que Maeve « s’assagit » (ou alors je me suis habituée).
Marika Gallman utilise le point de vue interne avec le « je ». Le lecteur suit donc l’héroïne constamment et est dans sa tête. C’est vivant, plutôt avec un style « oral » qui va bien avec le fond, mais je retiendrai surtout le côté humoristique de certains passages. Quand elle veut, Maeve laisse la vulgarité au placard et offre des traits d’esprit ; c’est drôle et rafraichissant.
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Un tout dernier mot (promis) pour féliciter le Petit Caveau pour la qualité du livre en tant qu’objet. Format, illustration de couverture, police,… l’ensemble est soigné et c’est très plaisant. J’ai dû croiser une coquille ou deux, mais sincèrement, comparés aux ouvrages de certaines grandes maisons, c’est vraiment minime.
A nouveau merci à Livraddict et au Petit Caveau pour cette découverte !
Les Petits [ + ] : La personnalité de l’héroïne qui évolue significativement : alors qu’elle m’insupportait franchement au début, je me suis surprise à l’apprécier à la fin ! Des rebondissements et surprises dans la deuxième partie du texte, je ne m’y attendais pas du tout ! Sous des aspects « classiques » (dans le genre bit-lit ou fantasy urbaine), Marika Gallman nous réserve de bonnes choses. Quelques passages drôles, l’héroïne a beaucoup d’humour. Un livre-objet soigné : format, illustration de couverture, police, peu de coquilles,…
Les Petits [ - ] : Si comme moi vous avez du mal avec les héroïnes « grandes gueules », vous allez peiner avec la première centaine de pages, mais ça vaut le coup de s’accrocher. Par extension, vous aurez aussi du mal avec sa façon de s’exprimer, mais j’ai eu l’impression d’un mieux dans la deuxième partie du texte.