Agenouillons-nous devant Koei pour éditer Disgaea en Europe et nous laisser ainsi ma chance de pouvoir gouter la bête. Franchement à première vue le jeu ne paie pas de mine : c’est de la 2D, pas d’intro… et puis petit à petit on commence à comprendre dans quel piège on est tombé ! Réservez vos prochaines 40 heures vous n’allez pas les voir passer !
Tout commence dans la bonne humeur après le réveil du prince Laharl : son sommeil a duré deux ans, durant lesquels son père, le roi démon du Netherworld, a été assassiné. Profitant de l’absence d’un chef, vos armées se sont éclipsées pour revendiquer chacune un bout de terre et le Netherworld est devenu un vrai bronx.
A votre charge de faire goûter à tous la puissance de Laharl, le démon le plus mieux de tous les temps. A vos cotés un vassal traitre, des pingouins et quelques bras cassés… autant dire que le challenge va être ardu. La bonne surprise de Disgaea vient de son humour omniprésent : rarement jeu ne m’aura fait autant rire. Les développeurs sont complètement fous et l’ambiance déjantée dans laquelle baigne Disgaea aura tôt fait de
La contrepartie est que les voix en anglais sont ENORMES. C’est tout bonnement le meilleur doublage qu’il m’ait été donné de voir dans ma petite vie de joueur. Les doubleurs américains ont fait un travail du tonnerre, et cela rend justice à tout le travail fait sur la personnalité des protagonistes. Ils en font chacun des tonnes mais cela cadre parfaitement avec l’esprit du jeu. Le niveau d’anglais n’est pas très élevé même si des mots d’argots viennent compliquer l’affaire. Une fois la barrière de la langue passée l’histoire déroule à 100 à l’heure ! Les rebondissements, les situations qui n’ont pas de sens, et les idées farfelues s’enchainent avec un véritable bonheur. Et toujours à la fin de chaque acte la petite surprise débile qui fait qu’on guette avec impatience la fin d’une partie de l’histoire.
Autre bonne idée en combat : il est possible de lancer un partenaire ou un ennemi ! Ceci ajoute des possibilités tactiques puisque il sera ainsi possible d’aller beaucoup plus, de franchir des obstacles (le terrain, les ennemis boucliers…) ou bien de transformer vos pingouins en bombes ! (ce jeu est fou ! !).
Selon les batailles des Geosphères peuvent venir perturber le combat : le champs de bataille est alors découpé en zones de couleurs qui offrent des bonus ou des malus (50% de dommages en moins, invulnérabilité etc). En plus de gérer les combats il faut donc prendre en compte les effets du terrain. Autant d’éléments qui viennent animer vos batailles.
Dans l’ensemble les combats ne sont pas très difficiles, même si certains passage demandent de la préparation : en effet il est possible de recommencer à volonté les niveaux précédents pour remettre à niveau certains personnages. En parlant des personnages : mis à part certains protagonistes qui sont imposés le choix est libre. En effet en tuant des monstres on gagne petit à petit du mana qui permettra en outre de créer de nouveaux personnages. Le choix se fait selon 150 classes de personnages, qui ne sont pas toutes disponibles au début. Il y a donc de grandes marges de manœuvre pour faire l’équipe de ses rêves. Pour équiper tout ce beau monde on fait dans le classique : une arme et 3 objets sont disponibles par personnage, certains perso ayant un type d’arme de prédilection. Au fur et à mesure que les personnages progressent ils ont accès à des attaques de plus en plus dévastatrices qui sont de toute beauté pour de la 2d.
Du coté technique on peut dire que si Disgaea n’en met pas plein la vue c’est pourtant une belle réussite : la 2d est magnifique, les effets visuels sont réussis, l’animation est craquante : tout donne l’impression d’évoluer dans un manga de bonne facture. Le choix de la 2d plutot que de la 3d peut se justifier par une très grande maitrise de la réalisation de l’environnement 2d. Celle-ci est tout bonnement magnifique, même si elle fait paraitre le jeu plus vieux que ce qu’il n’est. Après c’est une question de goût, mais sachez que pour un tactical RPG la réalisation de Disgaea est très convenable.
En combinant la musique avec les doublages en anglais on obtient même une bande sonore proche de la perfection, un vrai régal pour les oreilles !
Récapitulons : une ambiance fun, une profondeur de jeu non négligeable avec son lots de touches personnelles, une réalisation soignée, des doublages magnifiques… comment ne pas être conquis ? ? ? Un must du tactical RPG aux cotés d’un Shining Force, d’un FF Tactics ou encore d’un Front Mission, du très lourd donc.
Conclusion : 10/10
Les tactical RPG ne sont pas légions en Europe, alors quand on tombe sur un chef d’ouevre de ce genre il serait criminel de ne pas saisir l’occasion. Une expérience unique pour un jeu qui restera dans le coeur des joueurs.
Test par Kaladan