Il ne faudra pas oublier Marqués, ce toro de l'élevage d'Ana Romero qui a proprement et magnifiquement descendu Juan José Padilla, tueur des arènes de son état.
En effet, à la suite de son exploit, Marqués a été exécuté à l'épée par un autre matador, Miguel Abellán, qui est sorti de l'enceinte en larmes; le pauvre chéri.
Il faut dire que tous les vicieux qui assistaient aux corridas du vendredi 7 octobre (Feria d'El Pilar, à Zaragoza) en ont eu pour leur blé et fait le plein d'émotions malsaines.
Marqués donc. Quatrième toro de l'après-midi. Juan José Padilla plante ses banderilles dans l'échine du pauvre animal. Le baltringue costumé a glissé. Le toro en profite pour lui placer un coup de corne qui en fera dégueuler plus d'un et réjouira les autres : la pointe de la corne tape au niveau de la pommette gauche et ressort par l'orbite, dégageant l'oeil.
A l'intérieur, tout ce qui ressemble à un conduit auditif, à un sinus, est écrasé. On appelle ça un traumatisme cranio-facial particulièrement sévère. Son complexe zygomatique ayant été saccagé, Juan José Padilla ne pourra plus rire devant les films avec Gérard Jugnot, grand aficionado s'il en est.
Juan José Padilla a été transporté à l'hosto Miguel Servet de Zaragoza où une équipe s'est occupé de lui pendant un paquet d'heures. Au fait, on a retrouvé son lampion mais le nerf optique ne le reconnaît plus.