Une semaine avec ma mère, de William Sutcliffe

Par Litterature_et_chocolat @HeleneChoco

 Le cauchemar des trentenaires…

Messieurs, imaginez que votre mère débarque à l’improviste, valise à la main, et s’installe chez vous pendant quelques jours pour tenter de mieux connaître son fiston de 35 ans. Et si finalement, ça ne se passait pas si mal que ça? William Sutcliffe raconte avec humour cette semaine que les trois héros passent avec leur maman.

RÉSUMÉ :

Daniel, Paul et Matt ont la trentaine mais se comportent comme des ados attardés et restent très secrets sur leur vie privée. N’y tenant plus, leurs trois mamans décident que des mesures d’urgence s’imposent : elles iront s’installer sans crier gare pour une semaine chez leur rejeton! Leur mission : recréer le lien maman-fiston trop distendu à leur goût.

MON AVIS : divertissant mais pas indispensable dans sa bibliothèque

Bien sûr, c’est un roman léger et humoristique, les situations sont cocasses, caricaturales et assez prévisibles. William Sutcliffe ne s’embarrasse pas de fanfreluches et va droit au but, tant dans le portrait de ses personnages que dans son écriture.
L’auteur semble d’ailleurs prendre un malin plaisir à rédiger certains dialogues : « Je peux vous poser une question? demanda Helen. Vous étiez très proche de votre mère. Je me demandais à quel moment vous avez fait votre coming-out. — Oh, jamais. Ça l’aurait tuée. — Mais ça l’a tuée, dit Luke. Il l’a liquidée en lui montrant une photo de lui en train de se faire fist…  — Luke! Ferme là! lança Miles ». Bref, ce n’est pas toujours très subtil mais ce n’est pas ce qu’on attend de ce genre de littérature.

Pourtant, à travers ces histoires se dessine la souffrance de ces mères qui, quelle que soit la vie qu’elles ont eue, ne se satisfont plus, à l’arrivée de la soixantaine, d’une existence rangée et solitaire avec leur mari dans leur maison de banlieue. Aussi pénibles et insupportables soient-elles, on ne peut s’empêcher d’espérer un rapprochement, la manifestation d’une tendresse filiale à leur égard. Difficile d’imaginer, pour les trentenaires fringants, qu’un enfant puisse autant manquer à ses parents.

Ce roman sans grande surprise ne restera pas dans les annales, l’écriture est banale et le récit est classique même si c’est un des rares livres à mettre en scène des hommes et leurs mères dans l’univers de la « chick lit » noyauté par les femmes. C’est toutefois un bon moment de lecture à la plage, en vacances ou pour se détendre en soirée.

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… vous trouvez que votre mère, ou belle-mère, est envahissante. Ça pourrait être vraiment pire!
… vous êtes un célibataire de 35 ans menant une vie de patachon. Une mère inquiète pour sa progéniture est prête à beaucoup de sacrifices pour la remettre dans le droit chemin…

EXTRAITS :

Allez tenter d’expliquer à votre mère ce qu’est une soirée de lancement d’un nouveau produit:

- C’est une fête. Un truc de com. Quand un nouveau produit sort, on fait une soirée de promo où on invite la presse.
- Pourquoi?
- Pour faire de la publicité. Maman, je suis occupé. Je n’ai pas le temps de t’expliquer le XXIè siècle tout de suite.