Points positifs
D’abord, ce système permet à tous les candidats de gauche ayant quelques ambitions, voire des idées, de se mettre en évidence et d’exister auprès des sympathisants PS, des média et du grand public ; c’est toujours ça de pris pour un politicien, c’est un investissement, des jalons de posés pour plus tard. Et surtout, en interne, on peut penser que cela réduit quelque peu les manipulations, tractations et autres pressions pour savoir qui sort du bois.
Ensuite, ces primaires permettent un débat objectif, avec des règles où chacun peut s’exprimer dans un cadre accepté d’un commun accord par tous. Pas négligeable quand on sait l’importance des média en termes d’exposition médiatique. Dans les débats télévisés un mec comme Jean-Michel Baylet a pu au moins exprimer des idées comme ls autres.
Enfin, le système de vote à la fin du débat est une bonne chose surtout que le PS tente le coup d’ouvrir les urnes à tous, ce qui est osé et plutôt sain.
Points négatifs
D’abord le vocabulaire : Primaires « citoyennes », ce défaut des politiques en général, et du PS en particulier, à se croire les seuls détenteurs et défenseurs du peuple, des citoyens, de la proximité, de l’humilité… alors que ces gens vivent plutôt en vase clos, et plutôt pas dans le peuple, sont au moins pour la moitié énarques, ont des revenus qui sont dans ceux du dernier décile de la population… Il faudrait qu’ils arrêtent cette manie de nous prendre pour des idiots. Etait-ce si difficile de les intituler « Primaires socialistes aux présidentielles de 2012 ? » Mais passons…
Ensuite, l’illusion qu’elles nous projettent : les candidats sont tous de vieux briscards du parti, il ne faut pas l’oublier. Le débat, les idées, le principe de primaires ne doit pas masquer la réalité : les candidats sont les représentants des fameux « courants » du PS, ils ne sont en rien des jeunots tentant leur chance et créant une dynamique comme on a pu trouver dans les primaires démocrates américaines : Clinton, Obama…
L’illusion politique aussi : il y a fort à parier que si la gauche est élue, nous retrouverons au gouvernement une majorité des candidats aux Primaires. Les divisions d’idées de façade seront probablement vite oubliées le jour de la distribution des maroquins ministériels.
Enfin, l’absence de Strauss-Kahn nuit au débat car le casting est faible : une présidente de Conseil Régional à l’expérience ministérielle des plus faibles (Royal, Poitou-Charente), une ancienne ministre de l’emploi à l’origine des 35 heures, exception mondiale (Aubry, Maire de Lille), un Président de Conseil Général sans expérience gouvernementale (Hollande, Corrèze), un autre président de Conseil Général (Montebourg, Saône et Loire), un député-Maire (Valls, Evry).et enfin, encore un président de Conseil Généra, patron-héritier d’un groupe de presse (Baylet, Tarn et Garonne, la Dépêche).
Tout ceci fait de ces primaires socialistes – qu’il faut saluer ! – une démarche politique en clair obscur, où la politique politicienne de l’image, des petites phrases et des alliances de circonstance le dispute au débat d’idées et à l’émergence d’une véritable primaire de parti, transparente et démocratique.