La résistance touche à sa fin. Cinq ans après le début des hostilités, le FPS phare de Insomniac Games s’achève avec Resistance 3. Un ultime volet qui marque la fin d’une série qui aura su aussi bien plaire que se faire détester. Trois ans après le second épisode, le développeur du titre nous propose de découvrir ce qu’il est advenu du monde de Nathan Hale. Une occasion en or pour faire une dernière fois le ménage, histoire d’exterminer une fois pour toute les Chimères de la surface de la Terre. Test d’une série qui nous livre son apogée.
Resistance est une licence très attachée à la Playstation 3, tout comme Killzone. Resistance premier du nom est l’un des premiers titres à avoir vu le jour sur la dernière console de Sony, mais aussi indirectement l’un des premiers FPS next-gen. Derrière le titre, Insomniac Games, un studio qui développe des titres exclusivement édités par Sony, il est le papa de la licence Ratchet & Clank ou encore de Spyro (le dragon). Resistance fut le premier FPS du développeur. Nommé Fall of Man, le premier volet débarqua en Europe le 23 mars 2007. La presse apprécia le titre et lui accorda aussi bien des neuf sur dix que des quinze sur vingt. Doté d’un solo d’une douzaine d’heures, d’un multijoueur pouvant accueillir jusqu’à 40 joueurs et d’un mode coopératif, le jeu pouvait se targuer d’être complet. Le synopsis du titre était plutôt original : en 1951 un virus se propage en Europe, transformant les pauvres infectés en «Chimère», des monstres n’ayant qu’un seul et unique but : tuer. Nathan Hale, un sergent de l’armée américaine, ne compte pas laisser le monde tomber entre les mains de ces créatures : la résistance commence. Un an après la parution du premier volet, une suite voit le jour : très sobrement intitulé Resistance 2, reprend là où Fall of Man s’arrêtait. Nathan quitte l’Europe pour partir sauver sa terre natale : les Etats-Unis. L’aventure est longue, le mode en ligne encore plus complet que l’ancien et les graphismes améliorés : la presse apprécie une fois encore. La fin laisse les joueurs perplexes, celle-ci laissant penser que la résistance est terminée, tout comme Nathan Hale. Trois ans plus tard, Resistance 3 parait sur Playstation 3. La fin d’une licence.
Quatre ans plus tard
Si vous n’avez pas terminé Resistance 2, nous vous conseillons de sauter ce passage pour ne pas «spoiler» le scénario de celui-ci.
Quelques années se sont écoulées depuis la mort de Nathan Hale, tué par Joseph Capelli alors qu’il était en train de se transformer en chimère. D’ailleurs en parlant de Joseph, c’est lui que nous contrôlons dans ce troisième et dernier volet. La mort de Nathan pèse sur sa conscience, mais il n’arrête pas de vivre pour autant : il a une femme, un enfant et une communauté à garder en sécurité. C’est dans l’Oklahoma qu’il vit désormais, à Haven, terré sous la ville. Tout va bien jusqu’au jour où le docteur Malikov débarque en ville avec une mission en tête pour lui, une venue qui attira les Chimères. Envahie et sur le point d’être détruie par une gigantesque machine, la ville doit être évacuée… sans Joseph : sa femme lui demande de partir avec Malikov, voyant en lui une chance de peut être sauver l’humanité. Commence alors un voyage mouventé vers New York dans le but de détruire le passage spatio-temporel entre la Terre et la planète Chimérienne.
Scénaristiquement, Resistance 3 est aussi travaillé que ses prédécesseurs : c’est à dire qu’il se contente du strict minimum. Ce volet, plus noir et adulte, cherche à émouvoir les joueurs. Joseph a une famille, son passé, ses craintes, mais il manque malheureusement cruellement de profondeur. On comprend aisément le but de la manoeuvre et c’est tout à fait louable de la part de son développeur d’avoir cherché à rendre l’aventure plus profonde, mais c’est peine perdue car le scénario est trop avare. Reste que l’intrigue est intéressante et s’avère souvent surprenante : les péripéties de notre héros ne manquant pas de piquant. Les cinématiques, bien réalisées et captivantes, ne prennent par contre pas le temps d’expliquer quoi que ce soit : les situations s’enchaînent à une cadence d’enfer, nous laissant forcément sur notre faim. Pour palier à tout ça, le studio a eu la bonne idée de mettre des notes et cassettes un peu partout dans le jeu. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’univers du titre. Enfin la comparaison peut paraître douteuse, mais les ressemblances sont indéniables : dans Resistance 3, il y a du Half Life 2 et même un peu de Halo Reach. L’intensité est identique, certaines scènes font plus que penser aux deux titres et l’ensemble demeure aussi mémorable.
Les chimères n’ont qu’à bien se tenir !
Ce qui fait que Resistance est un titre aussi apprécié, ce n’est non pas le scénario comme vous avez pu le constater, mais la palette d’armes utilisables. Au nombre de douze (les connaisseurs reconnaîtront certaines armes), les armes sont variées et très fun à utiliser. Nous avons par exemple le Magnum HE.44 aux balles explosives : lorsque vous logerez une balle dans le corps de l’ennemi avec votre magnum, une simple pression de R2 fera exploser celle-ci, faisant de votre balle une véritable bombe et de la chimère, un tas de viande. Chaque arme possède un tir secondaire et deux améliorations. Pour améliorer son arme, il suffit de l’utiliser régulièrement et de tirer à peu près correctement, son niveau monte alors et son efficacité décuple. Le fusil à pompe peut ainsi tirer des douilles qui explosent une fois au contact de l’ennemi, le transformant en torche chimérienne. Autre arme intéressante, le Cryotir gèle les Chimères dans un premier temps et détruit les cibles via son tir alternatif. Il est même possible d’infecter les humains via un arme nommé le Mutateur ou encore de tirer à travers les matériaux avec le Foreur, pratique pour vider une salle avant même d’entrer dedans. On retrouve également plusieurs types de grenades, allant de l’IEM (désactivant les machines) aux mines antipersonnelles en passant par les bons vieux cocktails Molotov. Si les armes sont originales et nombreuses, le gameplay en lui même est très classique : on progresse dans des niveaux couloirs scriptés en adaptant son type de jeu aux situations. On récupère de la vie via des petites fioles vertes et du ravitaillement pour les armes un peu partout dans les niveaux. On manque rarement de quelque chose dans le jeu. Derrière son grand classicisme, Resistance 3 cache un gameplay qui ne cesse de varier. Les situations ne manquent pas : entre le train attaqué, l’évasion de la prison tenue par des mercenaires en passant par quelques scènes d’infiltrations ou de QTE, le jeu se montre assez ouvert en terme de phase de gameplay. Dommage que ce ne soit que de la poudre aux yeux puisque dans le fond nous faisons toujours la même chose… mais de façon plus spectaculaire.
Reste que c’est toujours ça de plus que bien des FPS d’aujourd’hui qui se contente de proposer une aventure terne et sans enjeux.
Direction New York !
Techniquement, Resistance 3 est tout à fait respectable. Tout d’abord, graphiquement, malgré l’âge de son moteur graphique, le titre s’en tire très bien. Certes, certaines animations et textures ne jouent pas en la faveur du titre, mais l’ambiance que dégage le titre fait immédiatement mouche. La direction artistique du titre ne peut que séduire les fans de monde désolé et dévasté. Le grain et les tons de couleurs renforcent l’immersion. Les effets climatiques, notamment la neige, s’avèrent très réussis. Dans l’ensemble, même si les décors ne sont pas très impressionnants en soi (moins que dans Resistance 2), ils font quand même leur petit effet, donnant un air crédible à l’univers du jeu. Niveau bande son rien de transcendant cependant, les bruitages sont bons et le doublage au poil. On regrette juste le fait que parfois la voix d’un personnage change d’une phrase à l’autre. Merci pour l’immersion… En parlant de bug, Resistance 3 en possède un bien dérangeant : certains scripts ne s’activent pas, ce qui nous oblige à recommencer la scène pour qu’il marche enfin. C’est rare, mais gênant. Enfin dans l’ensemble, le titre est plutôt propre, les bugs graves ne sont pas légions.
Conclusion : 8,5/10
Insomniac Games conclut avec Resistance 3 sa série de façon magistrale en lui offrant un souffle épique et une intensité qui jusqu’ici manquait. Si le solo est plutôt court ( à peu près six à sept heures), celui-ci s’avère plus que convaincant : le rythme est solide, les scènes variées et l’ambiance travaillée. Plus complet, le titre perd en spectaculaire pour gagner en crédibilité tout en gardant le côté fun propre à la série via l’arsenal d’armes présent dans le jeu. Pour palier à la durée de vie, il est toujours possible de se rabattre sur le mode multijoueur du titre comprenant des modes relativement classiques, mais efficaces (attention cependant, le titre requiert un code unique pour jouer en ligne, réfléchissez donc bien avant de l’acheter d’occasion plutôt qu’en neuf). Une nouvelle référence est née sur Playstation 3 : Resistance 3.