Sereirrof et le matérialisme planant – 2003
Ni hyper-réaliste,
ni surréaliste,
ni néo-réaliste,
ni académiste,
ni intégriste,
ni tachiste,
ni minimaliste,
ni fumiste,
ni mer…
La peinture de SEREIRROF ne revendique aucune appartenance à une quelconque chapelle. Ou plutôt, elle en fonde une nouvelle: celle du matérialisme planant.
En effet, SEREIRROF s’est aperçu que la peinture se nourrissait, de tout temps, du lait de trois mamelles : les tubes de couleur, les pinceaux et la toile.
Ivre de cette découverte, et séduit par les trois mamelles, SEREIRROF a alors fondé les bases de sa cosmogonie : la peinture sera son horizon (cette ligne imaginaire qui recule à mesure qu’on avance), donc sera inaccessible, impalpable, idéale, irréelle, intemporelle, mégalomane, et à l’huile.
Alors commence sa quête du Graal : où trouver de bons sujets à la hauteur de ses ambitions ?
La Prise de la smala d’Abd el-Kader par les troupes du duc d’Aumale ayant déjà été peinte par Horace Vernet (on en retiendra surtout la relecture sartro-lacanienne de Pierre Dac et Francis Blanche), SEREIRROF, avec une audace inouïe, se jette sur les rhubarbes : les bleues, les jaunes, et surtout les rouges, les plus féroces, puis s’empare des choux, des artichauts, …
Les grandes conquêtes, en ce début de XXIè siècle, se font surtout dans le panier de la ménagère.
Après cette petite mise en pinceaux apéritive, SEREIRROF aborde un mythe fondateur de notre civilisation : la lévitation.
Qui, en effet, peut être plus à coté de ses pompes que celui qui lévite?
Ensuite, viendront d’autres thèmes d’actualité, comme le souvenir du paradis perdu, de l’âge d’or, etc.
Ou encore, il cherchera des réponses à ces éternelles questions qui hantent l’humanité (et Paul Gauguin en particulier) : d’où venons-nous?
que sommes-nous?
où allons-nous?
Et surtout quand est-ce qu’on mange?
Ite, missa est.
Deux peintres le fascinent, le hantent et l’inspirent: Goya et Odd Nerdrum.
Ils lui ont appris comment peindre les hommes, corps et âmes, fesses et faces.
Ils ne simplifient pas. Ils peignent l’être humain dans toutes sa complexité, avec son vécu et ses espérances, ses triomphes ou ses déconvenues, avec les doutes qui l’éclairent et les certitudes qui l’égarent.