Très en pointe sur la question de la neutralité du Net, Peter Fleisher, responsable de la protection des données personnelles chez Google, n’hésitait pas à qualifier l’attitude de la CNIL et de Alex Türk de « technophobe » en avril 2009.
Des frontières juridiques
Sous la pression de la SACEM britannique, Youtube était amené à couper l’accès aux œuvres dont le site de partage ne possédait pas les droits de diffusion. Aux Etats-Unis, Youtube s’est depuis lancé dans une offre de VoD, après avoir négocié avec les majors de l’industrie de la musique et du cinéma.
Attaqué sur son moteur de suggestions de recherche, Google a, par ailleurs, dû de nombreuses fois intervenir, alors qu’il était sous le coup de nombreuses plaintes. Le TGI de Paris a condamné le 9 octobre 2009 la firme de Moutain View pour la diffusion d’une photo de Patrick Bruel. La France n’est pas en reste sur les procès pour contrefaçon contre l’éditeur américain. Bien avant la mise en œuvre de Google Panda, l’éditeur a même été accusé de truquer ses pages de résultats. En affaire avec Apple, Google est également suspecté de favoriser la marque à la pomme ! L’éditeur aurait par ailleurs désindexé près de 11 millions de sites utilisant le suffixe co.cc. Ils sont accusés d’être à l’origine du spam et du phishing.
A partir de ce lien, vous pourrez visualiser tous les procès auxquels est confronté l’éditeur américain. Pour mesurer la réalité de ces frontières juridiques, en tapant la requête Alloshowtv, voilà ce que vous pourrez lire au bas de la 1ère page des résultats de recherche :
« En réponse à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d’auteur), nous avons retiré 10 résultat(s) de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte DMCA qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l’adresse suivante : ChillingEffects.org. »
Des frontières politiques aussi
Pour pouvoir s’implanter sur le marché chinois en 2006, Google avait dû accepter de censurer l’ensemble de ses services selon les velléités des autorités de Pékin. L’éditeur américain avait, un temps, menacé la Chine de se retirer. Le site Information is beautiful publiait l’ensemble des expressions censurées par Google.
Après avoir menacé la Chine de saisir l’OMC sur cette question, Google envisagea, un temps, de quitter le marché chinois. Risquant de perdre sa licence, l’éditeur américain a finalement obtempéré : la Chine représente un chiffre d’affaires entre 300 et 600 millions d’euros pour Google.
Des frontières économiques ?
Après son bras de fer avec la Chine, Google associé à Vérizon semble avoir oublié ses principes en matière de neutralité du Net, qui l’avaient amené à qualifier la CNIL de « technophobe« . L’éditeur a proposé que les fournisseurs d’accès ou de contenus puissent offrir des services différenciés selon le tarif payé par l’abonné. A cette occaison, il s’est attiré les foudres de Julius Genchowski, le patron de la FCC, l’autorité de régulation des télécoms américaine.
Pour Google, « le besoin d’informations ne connaît aucune frontière« . Pas si sûr.
Source : Ecole informatique exia.cesi
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