Nouvelle video : similitudes entre le clip “countdown” et l’oeuvre d’ anne teresa de keersmaeker

Publié le 08 octobre 2011 par Kayrhythm


La présentation d’un clip de Beyoncé est un véritable événement dans la sphère musicale internationale, attendu par des millions de personnes. Mais c’est un événement qui est également devenu synonyme, ces dernières années, d’accusations systématiques de plagiat. Beyoncé semble avoir, en effet, fait de la recréation d’oeuvres passées sa marque de fabrique tout au long de sa carrière. Là où certains ne voient là qu’un sens aiguisé de l’hommage, d’autres n’y voient qu’une succession de plagiats plus ou moins déguisés. Dernier scandale en date, le clip de son nouveau single “Countdown”, réalisé par Adria Petty. Une vidéo montrant les similitudes entre le clip de Beyoncé et l’oeuvre d’une chorégraphe belge Anne Teresa Keersmaeker a fait surface, offrant aux détracteurs de la chanteuse de nouveaux arguments sur un plateau d’argent. Check it out :

La limite entre “inspiration” et “plagiat” est une limite fine qu’il est assez facile de trépasser. “Countdown” est un clip rendant hommage à une multitude d’oeuvres du passé, notamment le film“Funny Face” avec l’iconique Audrey Hepburn, “Fame” et “Flash Dance”, ou encore l’univers des Supremes avec Diana Ross, et j’en passe. Il n’est donc pas vraiment surprenant de voir Beyoncé reproduire des scènes d’une œuvre du passé pour ce clip… c’est même assez logique. Cependant, là ou cela devient gênant, c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Recréer des oeuvres passées semble être devenu l’hymne national de Beyoncé, en particulier pour ses clips.

Son avant dernier clip, “1+1″, comportait de nombreuses scènes calquées sur celles du film “L’Enfer” avec Romy Schneider. Le clip de “Run The World” revisitait l’univers de l’oeuvre “Hyena Men” du photographe Pieter Hugo. Le clip de “Get Me Bodied” n’était qu’une recréation quasi identique d’une scène de la comédie musicale “Sweet Charity” de Bob Fosse, tandis que la chorégraphie du clip “Single Ladies” s’inspirait lourdement du clip “Mexican Breakfast” de la même Bob Fosse. Le clip de “Green Light” s’inspirait lui aussi inspiré du “Addicted To Love” de Robert Palmer, alors que celui de “Ring The Alarm” comportait une recréation d’une scène mythique du film “Basic Instinct”. Le clip de “Sweet Dreams” tirait son inspiration d’une vidéo promotionnelle du styliste Gareth Pugh pour sa collection automne/hiver de 2009, et la liste continue…

Ainsi, après une telle omniprésence d’influences ou d’inspirations, il est compréhensible que la balance penche du côté du plagiat récurrent chez certains. Beyoncé semble revendiquer sa méthode de recréation des oeuvres du passé… En effet, ce n’est pas comme si elle espérait encore, en 2011, que ses influences ou inspirations restent cachées et à l’abri des regards. Si quelques hommages ici et là peuvent s’avérer très agréables, je dois admettre que sa démarche me parait vraiment très maladroite et un peu trop facile, puisqu’il lui suffit de chercher des idées dans ce qui a déjà été fait et de les refaire à sa sauce, sans avoir besoin d’une réelle force créatrice et imaginative. De plus, s’il s’agit d’un hommage, pourquoi ne pas demander l’autorisation aux artistes concernés? La chorégraphe belge n’a en tout cas pas été concernée pour l’utilisation de son oeuvre dans ce clip, et n’a apparemment pas été très contente de ce qu’elle a vu, accusant Beyoncé de plagiat dans la presse danoise. Il n’y a rien de plus normal que d’être influencé par le passé… mais cela ne devrait pas être un automatisme dans le processus de création, qui laisse place, en l’occurrence, à un processus de recréation. En ce qui me concerne, j’ai fait le deuil de mon attente d’originalité vis-à-vis de Beyoncé. Paul Valéry disait “Le lion est fait de moutons assimilés”…dans le cas de Beyoncé, il est assez regrettable que la laine des moutons soit aussi visible que sa crinière.