il faut vautour et rage
pour nous arracher
un peu
de ce qui brille
Et tant d'amour sans attente
pour garder la lumière"
De Jeanne Benameur, on connaît surtout l'activité romanesque. Ce que l'on sait moins, c'est que Jeanne Benameur est entrée en littérature avec la poésie. Son premier recueil, Naissance de l'oubli, a été publié en 1989. Même si l'écriture poétique ne l'a plus vraiment quittée, avec Notre nom est une île, l'auteure signe ici son retour en poésie, comme elle nous l'avait annoncé lors d'une rencontre [mon billet]. C'est un retour aux sources qui lui tient réellement à coeur.
Je suis heureuse, donc, de m'être penchée sur ses mots, dans lesquels on retrouve sans peine toute sa délicatesse et son univers. Il y est question de marche, de corps, de chair et d'os, de chemins, d'étoiles, de souffle et de passage. A la fin de l'ouvrage, Jeanne Benameur revient sous la forme d'un court essai, sur la place de la poésie dans notre vie, sur ce qu'elle a d'essentiel, un lien vers nous-même.
"Le poème de notre vie nous appartient. C'est peut-être la seule chose qui nous appartienne, encore faut-il en faire la quête.
Parce que j'ai compris, de tout mon être, que l'alphabet est la seule et paradoxale chance qui m'était donnée pour faire lien avec les autres, tous les autres, dans le silence tissé par les mots justes, j'écris."
Tout m'a parlé dans ce petit livre qui donne aussi un sens à tout ce que je fais, notamment sur ce blog, depuis quelques années. J'aime ce qui anime Jeanne Benameur, ses intentions, sa démarche, et la personne qu'elle est... Ce recueil va rejoindre sans tarder mes essentiels.
Editions Bruno Doucey - 6€ - Septembre 2011