Sleeper Cell - le pilote

Publié le 01 juin 2006 par Heather
Sur : Showtime
Depuis : Le 4 décembre 2005.
C'est avec qui ?
Michael Ealy (Darwyn), Blake Shields (Tommy), Henri Lubatti (Ilija Korjenic), Melissa Sagemiller (Gayle), James LeGros (Special Agent Ray Fuller), Alex Nesic (Christian), Oded Fehr (Farik), Luis Chavez (Khashul).
Histoire
Darwyn est en mission d'infiltration depuis 6 mois. Nouant des contacts en prison, à sa sortie, il tente d'intégrer une cellule terroriste dirigé par un dénommé Farik et composé d'hommes de tous horizons.
Avis
Showtime choisit là de traiter un sujet très sensible, sur l'infiltration au sein d'une 'cellule terroriste dormante'.
Sur la forme, la réalisation est maîtrisée, avec quelques flash en noir et blanc qui accentue la fébrilité des images, un fond sonore qui mêle musique arabe et rap US.
Sur le fond, voilà un pilote qui alterne entre le bon et le moins bon, dont le principal reproche que je pourrais faire est une certaine inégalité dans le rythme. Certains passages sont assez lents et on n'entre pas directement dans le vif du sujet, puisque Darwyn intègre progressivement la cellule... La rencontre particulière de Farik dans une synagogue, la filature d'une adolescente a priori anodine. Seules quelques remarques glissées ça et là nous rappelle où nous pénétrons.
Puis dans une réunion, Farik zappe sur CNN en leur annonçant qu'il vient de se produire quelque chose... Un attentat au QG US du Qatar. Les remarques qui accueillent la nouvelle nous font définitivement glisser dans la cellule. Le background de chacun des membres ressemble assez à l'archétype que l'on put déjà apercevoir dans The Grid (ou encore 24, mais j'ai un peu de mal à évoquer cette série pour ça ), notamment le serbe qui vécut les massacres de la guerre civile qui ravagea son pays. Des points de vue que l'on a déjà vu évoquer par ailleurs donc...
Mais la série commence vraiment à prendre son envol vers la fin de l'épisode et l'on se rend compte que l'on n'a pas pénétré dans n'importe quel gang underground. L'adolescente que Darwyn avait suivi au début est poignardée à mort par son père -même si le tout n'est que sousentendu et jamais évoqué explicitement- car elle sortait avec un blanc et allait à des soirées. Et surtout Farik les conduit hors de la ville une nuit, alors qu'ils sont en train d'imaginer toutes les cibles potentielles pour un attentat, ils s'arrêtent en rase campagne. Farik leur ordonne de creuser. Puis leur annonce qu'il y a un traitre parmi eux, en réalité simplement une personne qui a trop parlé. Au téléphone, l'homme qui avait été le plus ouvert envers Darwyn jusqu'à présent, pour lequel tous s'étaient retrouvés pour fêter l'anniversaire de sa fille, s'est vanté de leur cellule à un oncle en Egypte... On comprend qu'ils creusent pour sa tombe, tandis que l'homme, la jambe cassée par un coup de pelle se lamente.
Le truc, c'est que là où dans les Sopranos ou toute une série classique de gangsters on aurait eu droit à une simplement exécution, le trou où ils l'enterrent n'est pas sa tombe au départ... Ils l'enterrent vivant, ne laissant que sa tête dépassée et commence à le lapider. Scène qui m'a retourné l'estomac.
Darwyn choisit de l'abattre pour abréger le supplice.
Cette lapidation nous prouve définitivement que l'on n'est pas dans n'importe quel show.
A la fin, Farik fait prêter serment à Darwyn. Ca y est, il est définitivement 'dedans'. Et comme il le lâche à son contact du FBI ensuite au téléphone : 'I'm in'. Et nous aussi. Fin du round d'introduction, les choses sérieuses peuvent commencer.
Un épisode un peu plus rythmé aurait été un peu mieux, mais comme il s'agit d'un pilote introduisant une nouvelle situation. J'attends de voir la suite pour juger.
Néanmoins, le sujet est fort et exerce de lui-même une attraction dont il est difficile de se départir une fois rentré dedans.
Et surtout, dans la seule scène où Darwyn se départit de sa couverture pour lâcher une 'blague' quand il discute avec son contact/ami du FBI : "Tu pourras faire ce type d'infiltration quand l'armée néo-nazie se sera réorganisé", on entre-aperçoit Darwyn tel qu'il est vraiment, on prend conscience soudain de certains sacrifices... Néanmoins, on est aussi conscient du risque inhérent à toute infiltration quand il cite dans cette discussion professionnelle le Coran.
Un sujet fort à regarder, traité sur un ton proche de The Grid (si vous voulez un ordre d'idée).
Petit bémol futile : Fallait-il vraiment que l'ex-skinhead arrogant et stupide soit un... français ? (non, je ne suis pas parano...) ^_^