Tout s'accélère, cette fois, on ne teste plus.
Ce sera un attentat à l'arme chimique, dans un stade bondé (normalement, trois attaques simultanées). La tension est extrème tout au long de l'épisode, Farik dévoilant son plan petit à petit.
Et finalement, ce final est magistral. Pourquoi ? Justement parce que la série ne cherche pas dans le sensationnel, à trop en faire, ou à transformer Darwyn en Jack Bauer du câble. Farik les laisse, lui et Christian sur le parking du stade avec des mitraillettes pour bloquer cette entrée. Darwyn fait alors tomber sa couverture, tente d'arrêter Christian (un peu de suspense, le français finit tué) et hurle aux autres équipes du FBI qu'il a eu toutes les peines du monde à prévenir à cause de l'isolement imposé par Farik de stopper ce dernier dans son camion, missile chimique. Auparavant, Dawyn aura eu la présence d'esprit de retirer les piles de la télécommande d'activation des bombes. Farik finit touché à la jambe, lamentablement étendu au milieu du stade.
Nous assistons donc à l'échec d'un attentat terroriste, à la fois sobre, dramatique (Tommy qui se fait sauter dans son camion), avec un sentiment de malaise. Le fanatisme confronté aux autorités américaines. Darwyn redevient en un instant vraiment agent du FBI, son infiltration a fonctionné. Tout ça, pour ça pourrait-on presque dire, tant la sobriété et l'échec patent de Farik paraissent d'autant plus fort, en contraste avec tous les efforts et préparations passés.
Je crois que c'est justement cette absence de sensationnalisme qui fait la force de ce final. Tout comme ensuite le traitement médiatique que l'on entre-voit, les flashs d'informations qui parlent d'attentats sur le sol américain, le choc que cela provoque alors que le téléspectateur est conscient que tout cela n'est rien à côté de ce qui était envisagé si cela avait réussi.
Ilja réussit lui à s'enfuir, comme une des cellules terroristes (qu'il prévient probablement). Ils passent inaperçus sur le sol américain, une nouvelle sleeper cell qui disparaît des radars du FBI. La menace se dillue à nouveau pour mieux se reformer. La série souligne bien que les autorités ont gagné une bataille par la mise en échec des attentats, mais ce n'est pas la guerre.
Farik et sa femme finissent à Guantanamo. Ce n'est pas la première fois que la série évoque cette zone de non-droit. Détenu, mais pas accusé. Sans droits, sans reconnaissance, sans existence. Cela accentue le côté réaliste de la série alors que la série dresse un simple constat de cette situation (et non pas une dénonciation comme avec le jeune Afghan).
De même, dans la reproduction de traits si caractéristiques à la société américaine, la déclaration de la mère de Tommy qui annonce qu'elle poursuit l'Etat Américain, qui aurait provoqué la perte de son fils en l'excluant de l'armée, ce qui a conduit à sa conversion à ce fanatisme.
Le retour de Darwyn dans sa mosquée constitue aussi une sorte de boucle. La série aura montré toutes les nuances de l'Islam et les dangers des amalgames simplistes et manichéens.
Bravo pour ce côté quasiment documentaire, cette fiction bien maîtrisée sur cette préparation et cet échec d'un attentat, une vision de tous les protagonistes, des deux côtés. Finalement, rien de sensationnel, juste une terrifiante, choquante réalité, pas d'effets supplémentaires à rajouter.
Juste un récit sans forfiture.
On peut regretter parfois la lenteur des épisodes, mais la qualité de l'effort d'avoir montré tous ces évènements et storylines s'enchaînant, toutes ces histoires qui se confrontent dans cette guerre actuelle mérite d'être souligné.
Bilan de la série : Je la conseille fortement. Elle mérite vraiment votre intérêt.