La critique de Claude :
Face au torrent de mémoires édifiantes, rédigées par des nègres diplômés et obéissants, je me réjouissais de ce pastiche débordant d’humour, disait-on.
Quelle déception ! M. Durand est peut être un grand éditeur, mais il n’a pas compris grand chose à la vie politique : son ex-Président Castagne, bien qu’affligé d’une épouse-chipie, n’a rien à voir avec la série de nos présidents récents, pas plus que les circonstances qu’il traverse : le voyage en FranceAfrique, les rencontres avec le Président des Etats-Unis, le Pape, le Premier ministre russe etc. Pris d’une rage caricaturielle – tiens, il déteint sur moi, avec sa manie des néologismes -, l’auteur déforme la réalité pour obtenir des images grotesques.
Certains procédés sont éculés, comme celui qui veut que le Premier Chinois ne s’exprime que par proverbes (réminiscence de Tintin ?) ; de plus, la documentation comporte des inexactitudes : heureusement, il n’y a pas 30.000 morts sur la route en France : 4000 (en 2010) suffisent amplement à faire notre malheur.
Le pire, c’est ce style empruntant à Céline et à Fréderic Dard leurs longues éructations de mots, faites pour épater le Bourgeois, mais en fait ennuyeuses, et dérapant parfois vers l’inacceptable. J’ai lu ce livre sans plaisir, donc je ne le recommande pas.
J’étais numéro un - roman de Claude Durand chez Albin Michel, 332 pages, 19,50 €