Lucien Guillemet, propriétaire du Château Pouget – Grand Cru Classé en 1855 de Margaux, s’est prêté au jeu du « carnet de bord » à l’occasion des vendanges.
« Aujourd’hui, sous un très beau temps, frais le matin et sec, s’est poursuivie la récolte des merlots les plus avancés. Nous observons en effet la progression de leur maturité, et les vendangeons une à une, à la recherche du stade optimal, le plus mûr, où les raisins sont fragiles mais encore sains.
J’ai fait le tour des parcelles, et au vu des prévisions météo nous avons décidé de ne vendanger ni samedi ni dimanche. Resteront environ deux journées de merlot. J’ai été surpris de l’évolution, rapide, d’une parcelle de Cabernet-sauvignon plantée en 2007. Le raisin est devenu, en trois jours, très doux (12,8 % alcool potentiel). La pellicule, au tanin étonnamment souple, manque encore de parfum. Rien d’étonnant à cela, vu l’âge de la vigne. Comme elle reste très saine, nous l’attendrons au maximum.
Cette année, les raisins sont sensibles au botrytis, après la sécheresse du printemps et du début de l’été. Le guide, pour le choix de la date de récolte, est la fragilisation des pellicules, avant qu’apparaisse le feutrage caractéristique de botrytis, qui amoindrit irrémédiablement la qualité des vins rouges.
Les premières cuves montrent déjà une couleur intense et, comme souvent sur le merlot, un fort degré alcoolique potentiel (de 12,7 à 13,4 %) et de belles acidités.
Le chai commence à sentir la fermentation… »