Harry's Law: 2.03 Sins of the Father
Peu utilisées précédemment, les scènes de tribunal se sont multipliées dans cet épisode, contribuant à donner la consistance qui pouvait manquer à l'affaire Sanders jusque-là. Le problème est que tout est resté bien trop classique et mécanique, si bien que certains moments ont bien dû m'arracher quelques bâillements. Mais mon plus gros regret c'est la tant attendue confrontation sanglante entre Harry et Roseanna qui n'a pas eu lieu. Elles ont à peine pu directement s'adresser la parole et l'essentiel des répliques entre elles s'est limité à une profusion d'"objections". Pire, on a retiré à Roseanna toute son envergure en faisant d'elle une pseudo-psychopathe pour faciliter la victoire d'Harry et expliquer ses transgressions. Loin de la fine et féroce manipulatrice des précédents épisodes, Harry n'a donc eu qu'une opposante bien peu menaçante en face d'elle. Difficile d'entretenir la moindre intensité ou le moindre suspens à partir de là. On espère que ce n'est que partie remise.
L'affaire Sanders en elle-même trouve tout de même une bonne conclusion. Grâce au procès, les membres de la famille ont l'occasion de davantage se confronter les uns aux autres, surtout le père et la fille, et réussissent à mieux retranscrire une impression de drame familial que précédemment. Le tout offre d'autre part quelques twist efficaces entre les mensonges de la femme de ménage ou l'amie-amante, suffisamment surprenants et bien amenés pour susciter un minimum l'attention. La résolution finale est dans la même veine et nous évite, de plus, un happy end simpliste. On en est même loin puisque non seulement le vrai coupable s'en sort mais en plus il se trouve être la fille de Sanders. La révélation a d'ailleurs permis à Daisy Betts d'effectuer une brève mais glaçante interprétation de tueuse impassible, éclipsant celle de Molina.
Enfin, la petite satisfaction de cet épisode, c'est la dynamique de groupe qui continue de se mettre en place autour d'Harry. Inexistante lorsque les transparents Malcolm et Jenna étaient encore là, c'était l'un des gros défauts de la saison 1. Peu à peu, le problème se règle cette saison avec un cabinet qui devient une véritable unité soudée. Les avocats ont ainsi, ici, bien été obligés d'accorder leurs violons pour correctement travailler sur l'affaire. Seul bémol, Tommy Jefferson reste bien trop en retrait de ce groupe. Et c'est assez frustrant quand on voit la (trop) courte et belle scène qu'il partage Harry. A la fois tendre et drôle, elle dévoile une alchimie entre Kathy Bates et Christopher McDonald qui ne demande qu'à être davantage exploitée.
En conclusion, première petite déception cette saison. L'épisode conclut mollement l'arc Sanders avec une partie purement judiciaire très fade. ça tient mieux la route du côté des révélations du mystère de l'affaire. On marque sinon quelques points grâce à un esprit de groupe qui s'établit peu à peu. Quelques ajustements restent tout de même à faire.