Rappels sur le fléau des algues vertes en Bretagne
Quand elles s'entassent en grande quantité, les algues vertes aussi appelées " laitues de mer ", peuvent dégager de l'hydrogène sulfuré, un gaz potentiellement mortel. Celui-ci peut provoquer une irritation des yeux, du nez ou de la gorge, et, en cas d'exposition aigüe, peut entraîner perte de connaissance, coma accompagné d'oedèmes pulmonaires et décès.
En 2009, un cheval enlisé sur une plage recouverte d'algues vertes avait trouvé la mort en inhalant une quantité trop importante de ce gaz. Un an plus tôt, deux chiens avaient connu le même sort.
Parmi les causes de la récente prolifération de ces algues figure la prolifération des nitrates. Le nitrate provient aujourd'hui essentiellement des activités agricoles, notamment de l'épandage d'engrais azoté d'origine minérale ou organique (engrais de ferme, issu des déjections animales : lisier ou fumier - forme liquide ou solide).
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Ce mercredi 5 octobre 2011, l'association Eau & Rivières de Bretagne a rendu public un courrier assorti d'une annexe de onze pages que la Commission européenne a adressé au gouvernement français. Cette dernière souhaitait obtenir plus de renseignements sur les échouages d'algues vertes.
Les médias en ont fait les vedettes de l'été, entre les échouages massifs de ces algues toxiques, les morts suspectes d'animaux (notamment de sangliers), l'indignation des agriculteurs et les déclarations "contre-courant" du président Nicolas Sarkozy. Les risques encourus par les vacanciers et les inévitables critiques des associations environnementales et des scientifiques adressées à l'encontre du plan d'action gouvernemental institué le 5 février 2010, n'ont semble-t-il pas échappé à l'exécutif européen.
Ainsi, le document envoyé par Georges Kremlis , membre du service juridique de la Commission européenne, comporte soixante questions très précises sur les moyens mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour lutter contre les marées vertes, précise l'association bretonne. Elle a rendu public le texte sur son site. Un document que "l'Etat s'est bien gardé de le diffuser !", déplore-t-elle, alors que la lettre officielle est datée du 18 juillet dernier. En guise d'introduction, Georges Kremlis rappelle que les volumes d'algues vertes collectées sur les plages du Finistère à cette date, étaient "6 fois supérieurs à ceux de l'an passé " et que 7 plaintes étaient alors ouvertes.
Le contrôle de la Commission
L'association Eaux et Rivières de Bretagne juge "parfaitement légitimes" les questions posées par L'Union européenne. " Quels sont les volumes d'algues vertes produites et ramassées cette année ? " " D'autres zones côtières ont-elles été touchées par le phénomène des algues vertes en 2010 et en 2011? Si tel devait être le cas, la Commission souhaiterait disposer d'une carte de Bretagne qui indiquerait toutes les zones affectées et les BV correspondant " peut-on ainsi lire dans le document.
De plus, la Commission européenne "souhaite obtenir un état des lieux actualisé et exhaustif de l'ensemble des mesures règlementaires, administratives et financières mises en oeuvre pour prévenir et réduire les échouages d'algues vertes". Ainsi, selon l'association bretonne, la Commission veut vérifier si les marées vertes "constituent une violation de deux directives européennes : la directive nitrates (1991) et de la directive cadre sur l'eau (2000). Par ailleurs, implicitement, elle met en doute "l'effectivité des actions retenues dans le plan gouvernemental" souhaitant connaître "leurs premiers résultats". Enfin, elle s'interroge sur "la participation financière de la filière agro-alimentaire aux efforts de lutte contre les marées vertes."
Le gouvernement français est clairement appelé à réagir avant que les algues vertes ne deviennent une "épidémie" européenne.
Célia Garcin