“Matisse, Cézanne, Picasso : l’aventure des Stein”

Publié le 07 octobre 2011 par Parischeri

Par D. - le 7 octobre 2011

Jusqu’au 15 janvier, le Grand Palais rend hommage à une famille d’esthètes et de collectionneurs hors norme. Bienvenue chez les Stein !

Figure majeure de la scène artistique de l’entre-deux-guerres, la famille Stein est à l’honneur au Grand Palais. Originaires de Pittsburgh, Milly et Daniel Stein sont les heureux parents de Michael, Gertrude et Léo. Une famille aisée et fascinée par le bouillonnement culturel de la vieille Europe. Amateurs d’art et esthètes reconnus, les Stein parcourent l’Europe avant de s’installer à Paris. C’est ici que la légende commence. Et plus précisément au 27 rue de Fleurus où Leo et sa soeur reçoivent Picasso, Matisse et les écrivains de la “lost generation” comme Fitzgerald ou Hemingway. Le terme “lost generation” a d’ailleurs été créé par Gertrude Stein. C’est donc dans ce salon d’esthète moderne que les Stein exposent leurs acquisitions.

L’avant-garde est à l’honneur, le cubisme et le fauvisme se partageant les faveurs de ces connaisseurs. Au milieu des meubles anciens trônent les études [d]es Demoiselles d’Avignon, la Femme au chapeau de Matisse, la Sieste de Bonnard… Chaque semaine, les Stein reçoivent leurs artistes préférés. Des réunions animées où Picasso et Matisse se livrent un duel sans merci. Qui aura les faveurs des Stein ? Une bataille picturale qui s’exprime sur les murs de l’appartement où se côtoient des chefs d’oeuvre qui, aujourd’hui, valent des millions. Ironie du sort, c’est en faisant connaitre ces artistes que les Stein signent leur “arrêt de mort”. Au bout de quelques années, la cote de Picasso est telle qu’ils ne sont plus en mesure de pouvoir acheter ses tableaux.

Du côté de l’exposition, ne vous attendez pas à retrouver l’ambiance magnifiquement retranscrite dans “Midnight in Paris” de Woody Allen. La grandeur du lieu et la scénographie de l’exposition ne permettent pas de rendre compte de l’atmosphère particulière de l’appartement des Stein. Néanmoins, le Grand Palais a réussi à rassembler des oeuvres exceptionnelles empruntées à des collections privées et publiques, des Etats-Unis à l’Europe. Malheureusement, l’exposition ne parvient pas à retranscrire cette tension entre ces artistes en devenir prêts à tout pour s’afficher sur les murs du 27 rue de Fleurus.

Jusqu’au 15 janvier

Adresse : 3 Avenue du Général Eisenhower, Paris 8ème